Assujettir l'ensemble des travaux reliés à la machinerie de production à la Loi sur les relations de travail dans l'industrie de la construction ferait grimper les coûts de main-d'oeuvre de 53%, voire 87%, selon le Conseil du patronat.

Le CPQ a commandé une étude à la firme KPMG afin d'évaluer les coûts potentiels de l'assujettissement de ces travaux à la Loi sur les relations de travail dans l'industrie de la construction.

Il s'agit de travaux d'installation, d'entretien et de réparation de la machinerie de production qui se trouve dans des usines. On pense par exemple à l'entretien de cuves dans une aluminerie ou de machines à papier dans une papetière.

Actuellement, et ce depuis 2003, seule une partie de ces travaux sont soumis à la Loi sur les relations de travail dans la construction (R-20). Des syndicats de la construction demandent depuis des années que ces travaux soient assujettis à la loi, donc aux conditions de travail qui prévalent dans la construction.

En faisant des études de cas auprès de six entreprises, la firme KPMG a calculé que si l'ensemble de ces travaux étaient soumis à la Loi R-20, cela ferait augmenter les coûts de 53 pour cent, voire 87 pour cent, selon le type d'entreprise et de travaux requis.

La facture globale annuelle grimperait ainsi de 68 millions $ au bas mot, voire 275 millions $, selon le scénario étudié par la firme.

«Et ce sont des hypothèses conservatrices, parce que nous avons demandé à KPMG d'éliminer l'écart le plus grand, parce que ça aurait monté encore plus les coûts. On voulait utiliser les données les moins contestables», a assuré en entrevue le président du Conseil du patronat, Yves-Thomas Dorval.

Il explique ces différences de coûts par plusieurs facteurs: les taux horaires des salaires des ouvriers de la construction, les primes, les coûts spécifiques aux métiers de l'industrie lourde comme les chaudronniers. «Ces métiers-là ont des primes, ont des conditions de travail qui sont, ma foi, très généreuses», explique M. Dorval.

Le CPQ craint que le ministère du Travail cède aux pressions syndicales et n'assujettisse l'ensemble des travaux de machinerie de production à la Loi R-20 qui couvre l'industrie de la construction.

Cela, dit-il, pourrait même faire disparaître certaines entreprises spécialisées qui font actuellement ces tâches sans être soumises aux conditions de la Loi R-20.