Une autre étude démontre à quel point les Québécois prennent leur retraite de façon hâtive. En fait, près de 45% des nouveaux retraités du Québec, en 2008 et 2009, avaient moins de 60 ans.

Cette donnée ressort d'une étude qui vient d'être publiée par la Direction des statistiques du travail et de la rémunération de l'Institut de la statistique du Québec.

L'étude s'est penchée plus spécifiquement sur le comportement des Québécois face à la retraite, en 2008 et en 2009, comparativement au comportement des Ontariens et des citoyens des provinces de l'Ouest (Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Colombie-Britannique).

Ainsi, durant la période étudiée, 45 pour cent des nouveaux retraités au Québec étaient âgés de moins de 60 ans au moment de leur départ à la retraite, par rapport à 33 pour cent en Ontario et 28 pour cent dans l'Ouest canadien.

En entrevue, l'auteur de l'étude et analyste en statistiques du travail, Jean-François Dorion, ne s'est pas montré étonné outre mesure par cette donnée sur l'âge de la retraite des travailleurs québécois. «On savait que les retraites se prenaient relativement tôt au Québec. Mais de voir que c'est moins de 60 ans, il y a quand même une marge. (...) On suppose que ça ne se prend quand même pas à 50 ans non plus», a-t-il commenté.

Différents facteurs favorisent un départ hâtif à la retraite, a pu remarquer M. Dorion, notamment le fait de travailler à plein temps et d'avoir beaucoup d'ancienneté dans son emploi.

De plus, le fait de travailler dans le secteur public semble favoriser un départ plus hâtif à la retraite, puisque le régime de retraite y «comporte de meilleures caractéristiques».

Par exemple, 60 pour cent des nouveaux retraités québécois âgés de 50 ans et plus qui travaillaient dans le secteur public ont pris leur retraite quand ils avaient moins de 60 ans, comparativement à 32 pour cent dans le secteur privé (incluant les travailleurs autonomes).

M. Dorion cite aussi un autre facteur qui favorise une retraite hâtive: le fait d'avoir complété des études postsecondaires, ce qui accroît en général le revenu et permet donc de cotiser à un régime de retraite.

M. Dorion souligne qu'il ne faut pas nécessairement en conclure que ces gens qui prennent leur retraite cessent de travailler complètement. Certains peuvent travailler à temps partiel dans un autre emploi, par exemple. «On a des chiffres sur les intentions, mais on n'a pas les chiffres officiels qui nous disent «tant de pour cent des gens qui sont partis à la retraite sont revenus» (sur le marché du travail)», affirme-t-il.