Les automobilistes qui prennent la route pour le réveillon du Nouvel An ont intérêt à faire le plein à l'extérieur de Montréal. Le prix de l'essence a bondi de plus de 10 cents entre mercredi et hier dans la métropole, une poussée qui ne surprend pas outre mesure le CAA-Québec.

Le litre de carburant se détaillait à un peu plus de 1,10$ mardi soir. Hier matin, son prix avait bondi à près de 1,24$ dans plusieurs stations-service de la métropole.

Selon le site Essence Québec, les régions de Montréal et de Laval sont celles où l'essence se vend le plus cher, 15 cents le litre de plus que dans les Laurentides.

Cette poussée du prix du carburent ne surprend pas CAA-Québec. L'organisme à but non lucratif calcule qu'en tenant compte des coûts du pétrole brut et du raffinage, le prix d'acquisition des détaillants atteignait 1,13$ le litre, hier.

Les stations-service, qui doivent dégager une marge de profit pour payer leurs employés et des frais d'exploitation tels que l'électricité, ont donc dû augmenter leurs prix à leur tour.

«On voyait que le prix du gros se rapprochait du prix au détail, résume le porte-parole du CAA, Philippe Essiminy. Plus le prix à la pompe se rapproche du prix du gros, plus on peut voir qu'une montée va venir dans les jours qui suivent.»

L'organisation incite les automobilistes à se montrer vigilants face aux fluctuations des prix du carburant. Puisque les prix ne grimpent pas en même temps dans toutes les stations-service, Philippe Essiminy les incite à trouver les détaillants qui tardent à les hausser, et à y faire le plein au plus vite. «Plus que jamais, il faut magasiner les prix, dit-il. Dans une région comme Montréal, les prix fluctuent selon l'endroit où vous vous trouvez, selon le quartier que vous habitez et selon l'endroit où vous vous rendez.»

Le pétrole en baisse

La hausse des prix à la pompe est survenue quelques heures avant une baisse marquée du cours du pétrole brut, hier.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en février s'est replié de 1,28$US pour clore la séance à 89,84$US.

Les investisseurs ont ainsi réagi à l'annonce d'une baisse moins importante que prévu des stocks pétroliers américains. Selon le département américain de l'Énergie, les stocks de brut ont diminué de 1,3 million de barils, à 339,4 millions de barils, lors de la semaine qui s'est achevée le 24 décembre. C'est un recul beaucoup moins important que la baisse anticipée par les analystes.

Nouvelles hausses à venir?

Après s'être transigé à 68$ en mai, le baril de pétrole brut s'est apprécié de manière soutenue au cours des derniers mois pour atteindre 91,51$ le 23 décembre. Plusieurs analystes, notamment Goldman Sachs Group, s'attendent à ce qu'il franchisse le cap de 100$ le baril l'an prochain, notamment à cause de la faiblesse du dollar américain.

De passage à CNN, cette semaine, l'ancien président de Shell, John Hofmeister, a prédit une explosion des prix à la pompe. Selon lui, le coût d'un gallon d'essence atteindra 5$ aux États-Unis en 2012, plus d'une fois et demi le prix actuel.