Investissement Québec entend récupérer, du moins en partie, une subvention de 2 millions de dollars versée au géant industriel Electrolux.

La société d'État avait annoncé en 2009 une contribution financière de l'ordre de 4,7 millions $ pour le projet de modernisation des installations d'Electrolux dans la région de Montréal, un projet de 49 millions $.

À ce jour, 2 millions $ ont été alloués et Investissement Québec compte bien exiger son dû, a indiqué mardi une porte-parole, Josée Béland, à La Presse Canadienne.

Selon elle, le géant suédois des appareils ménagers s'est placé en situation de bris de contrat en décrétant la fermeture de son usine de L'Assomption, près de Repentigny.

«Il y avait des clauses de maintien d'emploi dans le contrat. Je ne peux en dire davantage sinon qu'ils ne (les) respectent pas. C'est un non-respect des conditions de contrat. Ce qu'il faut voir, c'est le montant qu'ils nous doivent et c'est en cours», a résumé Mme Béland.

Annoncée sans ménagement il y a une dizaine de jours, la fermeture d'ici 2013 de l'usine de cuisinières de L'Assomption entraînera la mise à pied de 1300 salariés.

Quelques dizaines de postes seront maintenus au-delà de 2013 dans le centre de recherche de l'entreprise au Québec.

Dépendant du nombre d'emplois qui pourront être conservés, Electrolux devra remettre «en tout ou en partie» l'aide financière consentie par Investissement Québec, a expliqué Mme Béland.

«Ou bien ils vont nous rembourser en partie ou au complet. Vont-ils s'engager à maintenir les emplois plus longtemps à cause du contrat? Vont-ils vouloir régler le dossier tout de suite? Il faut voir tout ça avec l'entreprise», a-t-elle précisé.

Mais peu importe le montant exigé par Investissement Québec, le fabricant d'électroménagers est assuré de ne pas perdre au change.

Grâce à la générosité des contribuables du Tennessee, l'entreprise pourra compter sur une toute nouvelle usine à Memphis.

Qui plus est, Electrolux versera à ses employés américains des salaires 30 pour cent inférieurs à ceux versés aux travailleurs québécois.

D'après des médias de Memphis, l'État du Tennessee et la ville de Memphis vont allonger 132 millions US à Electrolux pour des dépenses d'infrastructure.

Les contribuables verseront donc 110 000 $ US pour chacun des quelque 1200 emplois créés.

Dans un tel contexte, la décision de fermer l'usine montréalaise est irrévocable, ont fait savoir les dirigeants d'Electrolux la semaine dernière lors d'un entretien avec le ministre du Développement économique, Clément Gignac.

La direction de l'entreprise a cependant assuré le ministre qu'elle avait l'intention de respecter ses obligations, a déclaré l'attachée de presse du ministre Gignac, Jolyanne Pronovost.