L'immense pointe de tarte au chocolat est alléchante. Elle est présentée sur le fond rétroéclairé d'un abribus de l'avenue du Parc. De quelle marque, de quelle boulangerie, de quel resto parle-t-on ici? Impossible de le savoir au lendemain de la tempête qui a laissé 27 centimètres sur Montréal, en début de semaine. Même après le début des travaux de déneigement effectués par la Ville, le nom de l'annonceur, inscrit au bas de l'affiche, restait illisible. Blâmons les tonnes de flocons!

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En fait, le nettoyage des panneaux, comme ceux des abribus et des colonnes de rue, relève des équipes de maintenance des entreprises d'affichage ou de leurs sous-traitants. Et, à ce titre, les Astral Affichage et Pattison disent redoubler d'efforts après chaque tempête pour s'assurer qu'on puisse lire McDonald's, Aldo ou Clairol sur les publicités. «On fait le plus vite possible pour déneiger», affirme Dominic Loporcaro, vice-président, directeur général, région de l'Est de Pattison.

«Dans de tels cas, une équipe de maintenance supplémentaire fait la tournée de nos propriétés après les chutes de neige pour assurer le nettoyage et le déblaiement», dit aussi Pierre Boisseau, vice-président adjoint aux communications corporatives, d'Astral Media.

Arrive-t-il aux annonceurs, qui paient généralement pour des campagnes de quatre semaines (donc pour que leur publicité imprimée soit bien visible pendant 28 jours) de porter plainte? Pas à la connaissance de Sylvie La Salle, vice-présidente, directrice générale, de l'agence de placement médias Saint-Jacques Vallée the mediaedge. «On sait que lorsqu'on achète une campagne pendant la période hivernale, il peut arriver que les affiches soient moins visibles, dit-elle. Même l'été, il arrive des avaries, des bris.»

«Cela dit, si quelque chose de grave arrivait, on serait avertis et on aurait une compensation de l'entreprise d'affichage, ajoute Sylvie La Salle. Une prolongation de la campagne sans frais, par exemple.»

Chez Astral Media, propriétaire de 795 espaces publicitaires sur des colonnes et mégacolonnes, la procédure est d'ailleurs similaire pour tout type de dommages. «On a une inspection qui se fait chaque semaine sur le matériel urbain, explique Luc Quétel, vice-président, services immobiliers - Québec, d'Astral Affichage. En cas de graffiti ou de papier d'affichage sauvage, on intervient dans un délai maximal de 48 heures. Et en moins de 24 heures, dans le cas d'un graffiti haineux ou de mauvais goût.»

Mais revenons aux flocons! «Il y a des règles créatives qu'on peut suivre pour rester visible même après une tempête, note Karine Courtemanche, présidente de l'agence de placement médias Touché! PHD. Quand on place le logo de l'annonceur en bas à droite de l'affiche, on réduit ses chances.»

Par ailleurs, une tempête le lundi est le scénario le moins heureux pour un annonceur qui s'apprête à prendre d'assaut une centaine de panneaux d'affichage à Montréal. «Car les annonceurs préfèrent être présents en début de semaine, surtout en période des Fêtes, et une tempête ralentit l'installation des pubs», souligne Karine Courtemanche.