Le ministre Clément Gignac a donné suite aux plaintes des groupes qui s'inquiétaient du manque d'autonomie du nouvel Investissement Québec, censé voir le jour en 2011.

En commission parlementaire, le ministre du Développement économique, Clément Gignac, a amendé le projet de loi 123 pour soustraire les interventions de moins de 10 millions à l'application de l'article 8. Cet article stipule que les acquisitions de plus de 30% des titres de participation d'une entreprise doivent être autorisées par le ministre.

L'exception ne s'applique toutefois pas aux prises de contrôle. Quand le nouvel Investissement Québec voudra acquérir 50% et plus des titres de participations d'une entreprise, il devra encore demander l'accord du gouvernement peu importe la somme en jeu.

La loi 123 a pour objet de créer une nouvelle société issue de la fusion entre la Société générale de financement (SGF) et Investissement Québec.

En commission parlementaire, le ministre a produit des tableaux montrant que 82 investissements, soit environ 40% des interventions de la SGF entre 1986 et 2010, consistaient en des participations excédant 30%.

L'ancienne SGF n'était pas soumise à ce genre de balises l'obligeant à obtenir l'autorisation du pouvoir politique avant d'investir.

En mettant un seuil de 10 millions et plus, le nombre d'investissements qui auraient requis pareille autorisation tombe à 48 sur une période de 25 ans, une moyenne de deux par année.

Par ailleurs, l'article 12 reste inchangé. Il stipule que le nouvel Investissement Québec ne peut injecter une somme supérieure à 2,5% de la valeur nette de ses actifs sans l'autorisation du gouvernement. L'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques demandait de porter la barre à 5%.

En 25 ans, la SGF a effectué 29 transactions de cette importance, et non pas 11 comme le ministre l'avait d'abord laissé entendre. Bon nombre d'entre eux ont mal tourné pour la SGF: PTT (160 millions), Temlam (77 millions), Circuit Foil (105 millions), Interquisa (398 millions), Coastal (108 millions), DSM (94 millions), Magnola (273 millions), Pétromont (80 millions), MIL (75 millions), etc.

En 2010, la SGF a effectué deux investissements tombant dans cette catégorie: Fibrek (78 millions) et TransForce (50 millions).

La SGF investit 6 millions dans Vision Globale

La Société générale de financement (SGF) investit 6 millions dans le capital-actions de Vision Globale, une entreprise spécialisée dans la post-production pour la télévision, le cinéma et les médias numériques.

Ce placement devrait permettre à l'entreprise de procéder à des acquisitions et de multiplier ses services numériques. Vision Globale emploie actuellement 265 personnes dans quatre centres techniques, tous situés à Montréal.

En plus d'offrir des services en production et diffusion, l'entreprise fondée en 1989 est propriétaire de plusieurs brevets dans le domaine du cinéma numérique et de la télévision 3D.