La situation économique de Montréal préoccupe la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).

Montréal a en effet davantage souffert de la récession que l'économie québécoise dans son ensemble, indique le document Les Indicateurs FFCQ édition 2010, paru hier.

 

Depuis quatre ans, la FCCQ évalue chaque année les progrès que réalisent le Québec et ses régions au chapitre de la compétitivité et de l'innovation.

Montréal sort de la récession amoché. Le taux d'emploi y a chuté de 4,3% dans la seule année 2009, un recul plus prononcé qu'au niveau provincial. De plus, la croissance de l'investissement dans le capital physique est anémique depuis le début de la décennie.

Ensuite, la richesse par habitant, mesurée par le produit intérieur brut par habitant, a diminué en moyenne de 1,7% en 2008 et 2009, encore là une baisse plus prononcée qu'au Québec, où l'indicateur est resté pratiquement stable (-0,1%).

«Une constatation peu encourageante étant donné que Montréal est le coeur de l'activité économique du Québec», écrit la FCCQ dans son document.

Au niveau provincial, le Québec a connu une meilleure année que ses voisins, d'après les observations de la FCCQ.

«L'année 2009 est une année où on a tenu le cap, dit Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la FCCQ, dans un entretien. Le gouvernement a certainement aidé au chapitre des investissements. On voit que la reprise des ressources naturelles aide la Côte-Nord, le Nord-du-Québec et l'Abitibi-Témiscamingue. La Capitale nationale se porte à merveille.»

Les indicateurs comme le taux d'emploi, la disponibilité du capital-risque et la productivité se sont améliorés. Dans ce dernier cas, le progrès reste trop timide pour qu'on puisse combler le retard par rapport au niveau de productivité du reste du Canada, supérieur de 10%.

La belle performance relative de la province est attribuable aux efforts des gouvernements qui ont stimulé l'économie en période de récession.

La situation laisse craindre des lendemains douloureux quand viendra le temps de rembourser la dette publique. «La différence dans le poids de la dette apparue en 1999 entre le Québec et le reste du Canada n'a cessé de s'agrandir en défaveur du Québec», souligne la FCCQ dans son document.