La boulangerie Weston de Longueuil évite la fermeture. Réunis en assemblée générale samedi à Boucherville, les employés ont accepté à 85% l'entente de principe intervenue entre le comité de négociation du syndicat des Teamsters et la direction de l'usine, le 29 octobre dernier.

Sur les 154 employés de la boulangerie, 116 étaient présents à l'assemblée. Le nouveau contrat de travail prévoit des augmentations salariales de 11 % sur cinq ans, soit la durée de l'entente. Une prime de signature a été obtenue. Tous les avantages sociaux seront également conservés.

Les effectifs de l'usine seront cependant réduits. En septembre dernier, 75 employés de l'unité de fabrication des petits pains ont été mis à pied. L'usine produira donc exclusivement des pains tranchés, jusqu'à la réouverture possible, le printemps prochain, de l'unité de fabrication des petits pains. Une quinzaine ou une vingtaine d'employés pourraient alors être rappelés au travail, selon le directeur des communications de Teamsters Canada, Stéphane Lacroix.

Des départs volontaires, accompagnés d'indemnités de départ, continueront d'être offerts aux employés. Un comité de reclassement est déjà en place pour les travailleurs qui veulent quitter l'entreprise.

«Ce n'est peut-être pas le meilleur scénario, mais l'usine est sauvée», observe le président de la Section locale 1791 du syndicat des Teamsters, Bernard Girard.

Flexibilité des horaires

Les syndiqués ont également dû accepter des concessions sur les horaires de travail. «L'employeur demandait une plus grande flexibilité des horaires pour rendre l'usine plus compétitive, indique le président du comité de négociation, Sébastien Jetté. C'était une condition pour se rasseoir à la table des négociations.» Selon la précédente convention collective, les employés de la boulangerie Weston de Longueuil travaillaient 12 heures par jour, trois jours consécutifs par semaine. L'employeur pourra dorénavant introduire des horaires de 10 heures par jour, quatre jours par semaine et de huit heures par jour, cinq jours par semaine. «Nous devions faire des compromis pour que la pâte lève», a illustré Bernard Girard.

Le comité de négociation recommandait la ratification de l'entente de principe.

La direction de Weston s'est réjoui de la décision de ses employés. «Nous croyons que les changements apportés à la convention collective nous permettront de nous attaquer à la problématique importante et récurrente de fiabilité et de performance de cette usine, pour atteindre un niveau d'efficacité comparable à celui des autres établissements de l'entreprise, a commenté, par voie de communiqué, le vice-président, ressources humaines et relations de travail de Boulangeries Weston, Sylvain Roussel. De plus, nos clients bénéficieront de nos nouveaux horaires de production, car nous pourrons ainsi mettre en marché des produits encore plus frais.»

Rappelons que Weston avait annoncé en mars dernier que son usine de Longueuil fermerait ses portes en décembre prochain. Une lettre de mise à pied, en vigueur le 31 décembre, avait même été envoyée aux employés.

Les travailleurs, qui étaient auparavant représentés par la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), ont choisi en septembre dernier de rejoindre les Teamsters dans le but de relancer les négociations. Une décision qu'a saluée Sébastien Jetté en point de presse. «La décision de changer d'allégeance syndicale a donc été payante puisque l'usine a décidé de sauver des emplois au lieu de fermer ses portes», a-t-il déclaré.