La Caisse de dépôt tiendra un rôle dans les prochains spectacles du Cirque de Soleil. Pas comme acrobate ni jongleur, mais comme investisseur, ce qui constitue une première pour les deux entreprises.

La Caisse a investi 25 millions de dollars pour financer les prochaines productions du Cirque en Amérique du Nord, a fait savoir hier le président de la Caisse, Michael Sabia, qui s'adressait hier aux membres de la chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Ce partenariat est un exemple parfait de ce que peut faire la Caisse pour les entreprises du Québec, estime M. Sabia, qui veut découvrir d'autres entreprises comme le Cirque du Soleil au Québec.

Les deux productions qui seront financées en partie par la Caisse prendront l'affiche l'été prochain, l'une au Radio City Music Hall de New York et l'autre au théâtre Kodak de Los Angeles.

Le Cirque du Soleil est une entreprise à succès qui n'a pas de problème à se financer. Si la Caisse a décidé d'y investir, c'est pour «accélérer sa croissance», a précisé le porte-parole de la Caisse, Maxime Chagnon. Il s'agit d'un investissement qui sera rentable pour la Caisse, a-t-il assuré.

Exporter davantage

Le Cirque du Soleil a peut-être conquis le monde, mais les PME québécoises, en général, n'exportent pas assez, estime Michael Sabia. «Seulement 30% des PME québécoises qui exportent le font en Europe, et 16% seulement de ces PME vont en Asie. C'est peu, trop peu», a-t-il dit.

Il croit que la Caisse de dépôt peut aider les entreprises du Québec à exporter davantage. «Servir de pont entre nos entreprises et le monde, c'est le volet de notre stratégie de développement économique que nous devons accentuer et intensifier.»

En plus du partenariat avec le Cirque du Soleil, la Caisse s'est entendue avec la Banque HSBC pour offrir du financement et des contacts pour la réalisation de projet de plus de 10 millions de dollars à l'étranger.

La Caisse de dépôt entend multiplier ce genre de stratégies. Michael Sabia promet des partenariats avec des fonds souverains, des caisses de retraite et d'autres investisseurs institutionnels.

Prudence

Par ailleurs, le président et chef de la direction de la Caisse n'a pas voulu commenter la décision du gouvernement fédéral de bloquer l'acquisition de PotashCorp par le géant BHP Billiton.

La Caisse est un gros actionnaire à la fois de PotashCorp (3,5 millions d'actions) et de BHP Billiton (4 millions d'actions), ce qui la place dans une position inconfortable.

«Il serait inapproprié pour moi de faire des commentaires avant que le délai de 30 jours (pour faire une nouvelle offre) soit terminé», a dit M. Sabia.

Il n'a pas voulu non plus s'avancer sur le terrain glissant de ce qui doit être considéré comme stratégique pour un pays et ce qui ne l'est pas.

«Ça dépend des circonstances. La seule façon de réagir est une analyse cas par cas. Il est impossible de généraliser et de donner des principes qui vont s'appliquer dans 100% des cas», s'est-il contenté de répondre.

Journal de Montréal

Enfin, la pression monte sur la Caisse de dépôt, qui est le principal actionnaire de Quebecor Media, pour qu'elle intervienne afin de mettre fin au lock-out au Journal de Montréal qui dure depuis bientôt deux ans.

M. Sabia s'est contenté de répéter qu'il avait incité Quebecor et ses employés à reprendre les négociations. «La Caisse et moi-même avons communiqué à Quebecor et aux représentants syndicaux que nous privilégions la stratégie de négociation», a-t-il réitéré.

Le grand patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, a assisté à la présentation de Michael Sabia, à une table réservée par Quebecor Media.