Les dernières données sur l'emploi le prouvent, malgré les craintes manifestées jeudi par les centrales syndicales: la situation de l'emploi au Québec est assez solide pour que le gouvernement du Québec s'attaque maintenant à la réduction du déficit.

Le ministre des Finances Raymond Bachand a salué vendredi la plus récente baisse du taux de chômage au Québec, de 0,5 point de pourcentage, qui a été annoncée plus tôt dans la journée par Statistique Canada. Le taux de chômage s'est établi au Québec à 7,7%.

Au Québec, «on a perdu 67 000 emplois pendant la récession; on est maintenant à 130 000 emplois créés depuis ce temps-là. Le Canada a récupéré ce qu'il avait perdu; les États-Unis ça va mal, mais au Québec, c'est une croissance forte de l'emploi et de l'emploi à temps plein. Donc c'est une excellente nouvelle et l'économie du Québec va relativement bien», a opiné le ministre Bachand.

Et même si la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD ont exprimé à l'unisson leurs craintes pour l'emploi, à cause de la fin prochaine du plan de relance du gouvernement fédéral et de l'imposition le 1er janvier de la première hausse de la Taxe de vente du Québec, le ministre Bachand s'est fait rassurant.

«Ça fait plusieurs mois que notre économie va beaucoup mieux. Il est important que l'État intervienne comme on l'a fait pour soutenir l'économie quand on est en récession, mais quand on est en période de croissance économique, il faut apprendre aussi à se retirer graduellement, parce que c'est l'argent des contribuables», a-t-il justifié.

La première hausse de la TVQ, de 1%, surviendra le 1er janvier prochain. Cette mesure fait partie du plan gouvernemental plus vaste visant à réduire les dépenses et augmenter les revenus pour revenir à l'équilibre budgétaire, a-t-il rappelé, lors d'une allocution qu'il prononçait, vendredi, devant l'Association de planification fiscale et financière, à Montréal.

De ministère en agence

Par ailleurs, le ministre a aussi tenté de rassurer les syndicats et les contribuables quant à la transformation du ministère du Revenu en agence.

Le Syndicat de la fonction publique a diffusé à la télévision une campagne de publicité dans laquelle on voit le personnage de «Bob cashflow» se réjouir des ouvertures qui lui seront faites, avec la future agence, pour nommer ses connaissances au conseil d'administration, avoir de l'influence et avoir accès à des renseignements personnels sur les contribuables.

«Au fond, la création de l'agence, c'est plus une question de poutine gouvernementale administrative qu'une question stratégique qui devrait inquiéter le citoyen. C'est de permettre à l'agence d'être performante», a commenté le ministre Bachand.

Il a rappelé que c'est déjà le cas au fédéral, avec l'Agence de revenu du Canada, et que les renseignements personnels y sont correctement protégés et que les règles d'indépendance y sont maintenues.

Selon lui, la transformation du ministère en agence permettra à cette dernière d'embaucher 800 personnes au cours des prochaines années et de se doter d'une système informatique plus performant dans le but de poursuivre la lutte contre l'évasion fiscale.

Il attribue les réticences syndicales aux craintes de maraudage intersyndical dans cinq ans.