À peine deux ans d'existence. Et déjà des accolades de ses vis-à-vis canadiens plus expérimentés.

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Le groupe «Anges Québec» qui rassemble des dizaines de particuliers investisseurs dans les entreprises naissantes, a bonne cote au «Sommet canadien des anges», qui se termine aujourd'hui à Montréal.

D'autant qu'après avoir confirmé hier ses premiers investissements, qui totalisent plus de 2 millions de dollars, Anges Québec verra aujourd'hui l'un de ses membres décoré du titre «d'ange investisseur de l'année» parmi le réseau pancanadien du «National Angel Capital Organisation».

Il s'agit de Michel Brûlé, un entrepreneur québécois à succès dans les technologies de cryptage informatique qui, depuis 10 ans, utilise une partie de sa fortune et de son expérience pour soutenir de nouveaux entrepreneurs innovateurs.

«Michel est l'un de nos experts en investissement entrepreneurial chez Anges Québec. Il mérite pleinement cette reconnaissance de ses pairs dans l'ensemble du Canada», a indiqué François Gilbert, président directeur général d'Anges Québec, entre deux séances de discussions hier au sommet canadien.

Soutien aux entrepreneurs

Méconnue hors du milieu du capital-risque pour entreprises naissantes, Anges Québec regroupe maintenant 52 particuliers investisseurs - presque tous d'ex-entrepreneurs à succès - qui ont mis en commun leur expérience et leurs capitaux privés afin de fournir un coup de pouce à des entrepreneurs.

En fait, ces «anges financiers» québécois reprennent une formule de soutien aux entrepreneurs avec du «capital intelligent» qui essaime depuis longtemps en Europe, aux États-Unis et au Canada anglais.

Mais en dépit de cette relative jeunesse, Anges Québec se fait déjà remarquer hors de la province en raison de son émergence rapide, à contre-courant de la léthargie qui persiste dans le capital-risque pour entreprises naissantes.

«Beaucoup d'anges investisseurs ont perdu pas mal avec la récession, de même que les fonds de capital-risque. Et leur timidité persiste même si, avec un peu de recul, on constate que c'est durant les périodes de difficultés économiques qu'ont souvent été réalisés les meilleurs placements en PME innovatrices», a confié Henry Vehovec, ex-dirigeant et fondateur de l'organisation nationale des anges investisseurs.

Pour François Gilbert, l'émergence réussie d'Anges Québec depuis deux ans tient entre autres à la détermination de ses membres de «soutenir l'esprit entrepreneurial» malgré son déclin relatif.

«L'économie du Québec se porte plutôt bien malgré la récession, ce qui fait par exemple que les jeunes trouvent encore de bons emplois et sont moins tentés par l'entrepreneuriat», constate M. Gilbert.

N'empêche, avec ses membres qui cumulent «quelques centaines de millions» en avoir, et dûment enregistrés comme investisseurs privés auprès de l'AMF, Anges Québec a réussi à attirer quelque 300 propositions d'entrepreneurs durant ses deux premières années.

Une quarantaine de ces projets ont été retenus pour examens et entrevues de leurs initiateurs lors des réunions mensuelles d'Anges Québec.

Et de ce nombre, cinq PME naissantes dans les régions de Montréal, de Québec et de l'Estrie viennent d'obtenir des placements variant de 250 000 à 1 million chacune. Leurs secteurs d'innovations varient des matériaux de construction aux biotechnologies médicales, en passant par l'internet et les réseaux sociaux.