Quelque 23 000 personnes ont signé une pétition réclamant du gouvernement du Québec qu'il modernise sa loi antibriseur de grève pour l'adapter aux nouvelles technologies. La pétition, lancée par la CSN, a été déposée par le Parti québécois à l'Assemblée nationale, hier.

Cette pétition a été assemblée alors que le Journal de Montréal, pourtant en lock-out, continue d'être publié tous les jours, alimenté notamment par des collaborateurs extérieurs qui n'ont pas à traverser des piquets de grève puisqu'ils envoient leurs textes électroniquement.

Pour contourner le problème, qui déséquilibre le rapport de force selon la CSN, Claudette Carbonneau réclame que soit élargie la notion de briseurs de grève et que soit redéfinie la notion de lieu de travail.

«Nous ne demandons pas une révolution, nous demandons seulement que soit restauré l'esprit qui prévalait en 1977 à l'adoption des dispositions interdisant les briseurs de grève. On ne veut pas davantage, mais on ne veut pas moins que ce qui était visé à l'époque. Il faut être de notre temps.»

Les conflits de travail au Journal de Québec, puis au Journal de Montréal font en sorte que la notion de briseur de grève est actuellement débattue devant les tribunaux. Il ne serait pas étonnant que cette question se rende en Cour suprême, que cela prenne des années et que perdure pendant ce temps l'injustice faite aux travailleurs, plaide Mme Carbonneau.

Plutôt que de s'en remettre aux juges, le gouvernement du Québec devrait agir, et rapidement, poursuit Mme Carbonneau.

Le porte-parole de Quebecor, Serge Sasseville, n'a pas souhaité commenter le dépôt de la pétition.