Presque trois ans et 154 jours d'audience plus tard, le Canadien de Montréal sera bientôt fixé sur le sort de son impôt foncier.

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Le propriétaire du Centre Bell conteste son impôt foncier pour les années 2004 à 2010. Le litige devant le Tribunal administratif du Québec (TAQ) a commencé en novembre 2007. À cette époque, le Français Cristobal Huet défendait la cage du Tricolore. Le litige est l'un des plus longs - sinon le plus long - de l'histoire fiscale municipale au Québec.

La dernière journée d'audience a eu lieu en juillet. Les parties présenteront leurs plaidoiries par vidéo cet automne et le Tribunal administratif du Québec rendra sa décision le printemps prochain. Plusieurs dizaines de millions de dollars sont en jeu.

«Au début, je croyais que ça ne durerait pas plus qu'un an et demi, mais le dossier est très complexe, dit Me Pierre Galardo, avocat du Centre Bell dans cette cause. Le Centre Bell ne peut être évalué selon un contexte normal, notamment à cause de son interactivité avec l'équipe de hockey qui y joue.»

Un facteur ayant contribué à allonger la durée du litige: l'écart entre les positions des parties. La Ville estime la valeur du Centre Bell à 193 millions pour la période 2004-2006 et 224 millions pour la période 2007-2010. Son propriétaire arrive à des calculs forts différents: 49 millions pour la période 2004-2006 et 62 millions pour la période 2007-2010.

L'avocat du Centre Bell fait valoir que la valeur de l'édifice - construit au coût de 240 millions en 1996 - n'est pas liée à celle de l'équipe de hockey. «Nous évaluons la valeur foncière d'un McDo, pas la capacité de McDo à vendre des hamburgers», illustre Me Galardo, qui a présenté aux trois membres du TAQ la valeur des édifices des 29 autres équipes de la Ligue nationale de hockey (LNH).

De son côté, la Ville rappelle que le Centre Bell a été évalué à 100 millions dans des documents internes lors de la vente du Canadien et du Centre Bell à George Gillett en 2001. Cette somme n'inclut que la valeur de l'édifice. Selon la Ville, il faut ensuite ajouter la valeur du terrain.

L'an dernier, le Canadien de Montréal, le Centre Bell et le promoteur de spectacles evenko ont été vendus pour 575 millions au consortium mené par la famille Molson. La valeur du Centre Bell dans la transaction n'a pas été dévoilée.