La SGF a de la difficulté avec ses placements dans des entreprises de transformation des viandes.

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Après s'être départie discrètement en mai de sa part de 17% au capital du transformateur de viande porcine Olymel, où elle avait investi 75 millions depuis 2001, la SGF voit maintenant un placement de 5 millions compromis par la fermeture d'une boucherie industrielle de Saint-Jean-sur-Richelieu.

La fin soudaine des activités de «Boucherie Jean-Guy Soucy» au cours du week-end dernier affecte quelque 175 salariés. Parmi eux, 120 étaient directement employés par l'entreprise et une cinquantaine provenaient d'agences de placement.

Des clients importants de la boucherie industrielle ont aussi été pris de court, incluant le détaillant en alimentation IGA.

«Nous avons été surpris par cette fermeture de Soucy au cours du week-end. Nous devons nous retourner rapidement pour trouver d'autres fournisseurs», a confirmé Anne-Hélène Lavoie, porte-parole de IGA au Québec.

La boucherie Soucy était un fournisseur des 260 supermarchés IGA au Québec pour une dizaine de produits de viandes fraîches qui sont vendus préemballés sous la marque privée du détaillant, «Compliments».

Il s'agit surtout de boeuf haché, emballé au kilogramme ou en galettes prêtes à cuire, ainsi que de poitrines de poulet désossées.

«Nos gens des viandes à notre siège administratif du Québec (à Montréal-Nord) devraient parvenir à trouver des fournisseurs de remplacement. Nous croyons éviter toute rupture de stocks dans nos supermarchés», a indiqué Mme Lavoie.

Entre-temps, les raisons de cette fermeture soudaine de la boucherie Soucy demeurent nébuleuses.

Tout au plus, son principal dirigeant actuel, Pierre Soucy, qui est le fils du fondateur, a-t-il souligné à La Presse Affaires qu'il «ne s'agit pas d'une faillite».

Pierre Soucy a indiqué aussi être déjà en «discussions» avec des partenaires pour une éventuelle relance de l'entreprise.

«Je suis soumis à des ententes de confidentialité à ce propos. Nous devrions pouvoir en dire davantage dans quatre à six semaines», a-t-il indiqué par téléphone.

Du côté de la SGF, on s'en est tenu à un mutisme complet à propos du risque encouru par son investissement de 5 millions effectué il y a trois ans à peine.

C'était en novembre 2007, alors que la boucherie Soucy réalisait une expansion majeure de sa capacité de transformation de viande de porc, de boeuf et de volaille.

Ce projet de Soucy devait créer quelque 260 emplois dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu, selon le communiqué d'alors de la SGF.

Pour la famille Soucy, cette expansion considérable survenait trois ans après que le fils et la fille du fondateur, Pierre et Nathalie, avaient assumé la relève de leur père Jean-Guy à la direction de l'entreprise.