Les déficits du Québec pour l'année dernière et l'exercice en cours pourraient être inférieurs aux prévisions.

Le ministre des Finances, Raymond Bachand, s'est dit «très confiant», jeudi, d'atteindre sa cible budgétaire, et même d'arriver en deçà de son objectif.

Le budget déposé au printemps par M. Bachand prévoit un manque à gagner de 4,5 milliards $ en 2010-2011. Pour l'année 2009-2010, conclue le 31 mars, l'estimation qu'il avait énoncée se chiffrait à 4,3 milliards $.

En conférence de presse, M. Bachand a souligné qu'il allait «plus loin que sa réponse traditionnelle». Il estime que le gouvernement «fera même mieux» dans la réduction du déficit, comme l'attesterait le dépôt, cet automne, des comptes publics pour l'année qui s'est terminée à la fin mars.

De même, il s'est avancé à pronostiquer «un déficit moindre que prévu» pour 2010-2011. Puis il a nuancé en disant qu'il est confiant d'atteindre sa cible, le déficit prévu, «ou moins».

Il a toutefois rappelé que «l'année est encore jeune». Les revenus d'avril, mai et juin étaient plus élevés que prévu, mais l'écart avec les prévisions tend à s'estomper, alors que l'an dernier, le trimestre hivernal avait donné des résultats supérieurs aux prévisions.

Par ailleurs, une fois l'enjeu des finances publiques en voie d'être résolu, il entend mobiliser les Québécois autour de deux grands enjeux: leur productivité ainsi que leur taux d'emploi, qui sont plus faibles que ceux de leurs voisins.

Il veut engager une réflexion dès cet automne, mais n'a pas précisé la forme qu'elle pourrait prendre. Selon lui, il faudra toutefois que les entreprises investissent davantage dans le renouvellement de la machinerie et des équipements, de même que dans les technologies de l'information.

Les données du ministère des Finances suggèrent que la productivité québécoise est plombée. Au Québec, le PIB par heure travaillée s'élève à 38,50 $ US, tandis qu'il est de 43,30 $ au Canada et de 56 $ aux États-Unis.

En ce qui a trait au taux d'emploi, l'écart est particulièrement criant dans la tranche d'âge de 55 à 64 ans. À peine la moitié des Québécois de cet âge occupent un travail qui leur permet de subvenir à leurs besoins, tandis qu'ils sont 69,8 pour cent en Alberta, par exemple.