Après huit mois de négociations, une entente de principe a été conclue dans les secteurs institutionnel, commercial, industriel et résidentiel. Pour les 146 000 travailleurs de la construction, la grève générale illimitée, qui aurait pu être déclenchée dès lundi matin, est évitée.

«Pour tous les travailleurs et même le public québécois, c'est une bonne nouvelle», dit Lyne Marcoux, la négociatrice en chef de l'Association de la construction du Québec (ACQ). C'est une ultime rencontre jeudi soir qui a permis d'arriver ce matin (hier) à une entente de principe dans les quatre grands secteurs de la construction.»

Ces ententes, qui doivent être ratifiées par les employeurs et les travailleurs, ont été bien accueillies par les deux parties. Côté patronal, on se félicite d'avoir pu éliminer les clauses improductives, rendues responsables de la perte de compétitivité des entreprises québécoises.

«Il y a plus de souplesse au niveau de la flexibilité du travail et de la mobilité des travailleurs, donc à cet égard-là, je trouve que l'on a fait de grands pas, dit Lyne Marcoux. On a repositionné notre industrie en 2010 et on a augmenté notre productivité. C'est évident que l'on est mieux positionné maintenant.»

L'Alliance syndicale a elle aussi fait part de son sentiment favorable, à l'issue de ces négociations. «La partie patronale demandait l'abolition pure et simple des primes: on a pu négocier une compensation. On a bonifié le régime de retraite, consolidé le régime d'assurance et eu des augmentations de salaire sans doute les meilleures consenties en 2010», dit Donald Fortin, porte-parole de l'Alliance syndicale.

Les dernières semaines de négociation se sont déroulées dans un climat de grande tension. «Ça a été très, très, très difficile. Cela fait 30 ans que je suis dans le milieu, et c'est la plus difficile que j'ai vécu», dit M. Fortin.

Une centaine de chantiers des différents secteurs ont été perturbés sur l'ensemble du Québec après la mise en oeuvre des moyens de pression des syndiqués. Qualifiant les fermetures de chantier de «grèves illégales», l'ACQ a déposé une trentaine de plaintes auprès de la Commission de la construction du Québec.

La ministre du Travail Lise Thériault a également salué patronat et syndicats pour ce dénouement heureux et pour avoir évité une grève qui aurait paralysé les grands chantiers de Québec. «Je crois sincèrement que les deux parties ont travaillé très fort au cours des dernières journées, dit-elle. C'est une bonne nouvelle pour le Québec et les travailleurs. Cela va nous permettre de continuer nos investissements dans nos infrastructures. Nous allons pouvoir miser sur la reprise et poursuivre dans la relance économique.»

L'Alliance syndicale espère que les ententes seront ratifiées au plus tard le 25 septembre, pour que les travailleurs bénéficient dès le 1er octobre de leurs hausses de salaire.