De nombreux centres de santé et de conditionnement physique du Québec tirent la langue. Depuis un an, une centaine ont fermé leurs portes, au terme d'un long essoufflement budgétaire.

Entre le 1er août 2009 et le 31 juillet 2010, 106 centres de conditionnement physique ont cessé leurs activités. Mais il s'en crée presque autant chaque année, observe Jean-Jacques Préaux, porte-parole de l'Office de protection du consommateur. Pendant la même période, 73 nouvelles demandes de permis de studios de santé ont été déposées à l'OPC. À l'heure actuelle, 506 permis sont actifs.

Dans les communiqués signalant la fermeture d'un centre de santé, que l'OPC diffuse à un rythme aussi soutenu que celui d'une danse aérobique, ce sont les centres franchisés Curves et Swann qui sont le plus souvent cités.

Depuis un an, six communiqués ont signalé la fermeture d'un studio Curves, la plus importante chaîne de franchises de centres de conditionnement physique du monde, avec 10 000 centres dans 44 pays. Une douzaine d'autres ont fait mention de la fermeture de centres Swann, une chaîne fondée en 2003 par les Québécois Anne Cloutier et Marc Scremin. Sur les 64 centres Swann inscrits dans le Profil des commerçants de l'OPC, 27 n'avaient plus de permis.

Chez Swann, personne n'était disponible pour faire des commentaires.

Explications

JoAnne Labrecque, professeure en marketing à HEC-Montréal et spécialiste en commerce de détail, voit dans cette vague de fermetures le résultat du vieillissement de la population. «Les gens de 60 à 70 ans vont moins s'entraîner dans ces centres que les personnes de 30 ou 40 ans», dit-elle.

En outre, l'intermède économique difficile des deux dernières années a sans doute exercé une pression sur les dépenses de loisir.

Par ailleurs, elle observe que les chaînes Curves et Swann sont arrivées tardivement dans un marché saturé, et ont orienté leur offre vers les femmes et la nutrition - lire maintien ou perte de poids. «Quand on promet quelque chose et que les gens n'y arrivent pas, il peut y avoir une déception ou une démotivation», soulève-t-elle pour expliquer la désaffection de la clientèle. Les fermetures de ces centres à vocation spécifique sont souvent survenues dans les villes de petites ou moyennes dimensions, des marchés peut-être moins en mesure de soutenir une offre aussi ciblée.

Précautions...

Alors que l'automne va bientôt susciter une nouvelle vague d'abonnements aux centres de conditionnement, de saines précautions s'imposent. «Il est important de s'assurer qu'ils ont bel et bien leur permis de studio de santé délivré par l'OPC, rappelle Jean-Jacques Préaux. Dès lors, les clients ont une protection.» Le studio de santé en règle doit obligatoirement verser un cautionnement de 15 000$, qui servira à rembourser les clients en cas de fermeture.

On peut vérifier la validité des permis sur le site internet de l'OPC, à l'adresse www.opc.gouv.qc.ca, dans la fenêtre «Renseignez-vous sur un commerçant».

En raison du grand nombre de fermetures de centres chaque année, l'OPC conseille aux consommateurs de payer leur abonnement en deux versements ou plus, en dépit des offres de rabais associées aux paiements en un versement unique.

Votre centre de conditionnement physique préféré a fermé ses portes à votre nez? Vous pourriez avoir droit à un remboursement pour la partie non terminée du contrat, pour laquelle un paiement avait été fait. Vous devez remplir le formulaire de recours au cautionnement, que vous trouverez sur le site de l'OPC.