Les créanciers de AAER ont accepté par une forte majorité le plan d'arrangement proposé par Pioneer Power solutions, qui a acquis des actifs et l'entité juridique de l'ancien manufacturier d'éolienne de Bromont, hier. Les créanciers recevront ainsi, d'ici la fin du mois, un maigre 1% de leurs créances, qui s'élevaient à 14,7 millions de dollars.

Le plan d'arrangement a été adopté à hauteur de 87,1% par les créanciers, ce qui représente environ 96,8% de la valeur des créances. Seulement 62 des 367 créanciers se sont cependant prévalus de leur droit de vote, dont une majorité par anticipation.

Le syndic a encouragé les créanciers présents à la rencontre, majoritairement d'ex-employés d'AAER, à entériner le plan. Pioneer Power solutions, a-t-on fait savoir, n'avait aucune intention de bonifier son offre, même si elle était rejetée.

Les anciens employés du manufacturier d'éolienne, considérés comme des créanciers privilégiés, se verront néanmoins remettre les sommes dues pour leurs semaines de vacances et les heures de travail impayées. À l'image des autres créanciers, ils ne toucheront cependant que 1% des sommes couvrant les primes de séparation, ce qui correspond au salaire de deux mois de travail.

Plusieurs ex-employés d'AAER se sont montrés résignés face au plan d'arrangement sur la table. «On est pris au piège, on n'a pas le choix d'accepter. Pioneer ne veut pas que ça traîne. Si on dit oui, on a une somme d'argent et sinon, on va être pris dans de longues procédures, sans garantie de retrouver notre argent», a lancé Nicolas Bachand, à l'image d'autres ex-employés, qui se sentent floués par les anciens dirigeants d'AAER et par Pioneer Power solutions.

Le plan d'arrangement sera homologué au palais de justice de Granby, demain, ce qui scellera du même coup le sort d'AAER.

Si Pioneer Power solutions a acquis une partie des actifs et les licences d'AAER, il est bien peu probable qu'elle relance la production de turbines et de pales d'éoliennes à Bromont. En juillet dernier, l'un de ses dirigeants, Richard Hull, faisait savoir que les possibilités en ce sens étaient «infimes». Aucun représentant de l'entreprise n'était présent à la rencontre de Bromont et personne n'était disponible pour commenter hier.