Quatre, cinq ancres, deux, trois gouttes... Parmi les 202 marinas du Québec, 39 ont souscrit avec succès au programme Classification des marinas et 42, au programme Éco-Marina, depuis six ans. Mis sur pied par l'Association maritime du Québec (AMQ), ils démontrent la volonté des marinas d'offrir un produit de haut-niveau et le plus vert possible. «Les gens viendraient chez nous de toute manière, estime Georges Leblanc, commodore du Parc nautique de Lévy (quatre ancres et trois gouttes d'eau). Mais beaucoup de gens sont sensibles à l'écologie et à la propreté des eaux.»

Le programme de classification des marinas se veut un gage de fiabilité et de qualité des services offerts par une marina en particulier (accueil, restauration, présence de poubelles, de tables de pique-nique, entretien paysager, qualité des quais, des douches). Tandis que celui d'Éco-Marina «propose une méthode détaillée sur la façon de réagir et de traiter l'ensemble des problématiques environnementales pouvant survenir dans une marina: eau de ruissellement du sol, hydrocarbures, entretien et réparation de bateaux durant l'été ou l'hiver, hibernation des moteurs...», comme le décrit le magazine Au courant de l'AMQ. «L'évaluation est vraiment poussée, les normes, très élevées, note Georges Leblanc. Au départ, on s'est dit: mon Dieu, dans quoi s'est-on embarqué? Mais après coup, on se rend compte que c'est possible d'y arriver.»

Pour conserver et même ajouter des ancres et des gouttes à sa fiche, le Parc nautique Lévy s'oblige à des investissements annuels de plus de 10 000$. Jusqu'à 15 000$ en ce qui concerne la marina de Rimouski. L'an dernier, Rimouski et Lévy ont notamment investi dans la récupération des huiles usées. Lévy s'apprête à aménager un endroit spécifique pour récupérer les résidus de peinture après sablage sous les bateaux. «Il faut emboîter le pas pour une pratique plus verte, dit Paul Bellemare, président du Conseil d'administration de la marina de Rimouski (quatre ancres et deux gouttes d'eau). C'est même un atout d'affaires intéressant. À moyen terme, ça va être une marque de commerce.»

«Ces programmes deviennent des éléments de vente auprès des touristes et un argument auprès des plaisanciers locaux, ajoute Yves Paquette, directeur général de l'AMQ. Aujourd'hui, c'est vu comme un investissement plutôt qu'une dépense.»