Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale du Québec soutient avoir été victime d'une fraude de quelque 4 millions de dollars qui implique 55 entreprises.

Des poursuites ont été intentées en Cour supérieure, cette semaine, contre le groupe IGS et ses dirigeants, en l'occurrence Jacob Haimovici et Isaac Bettan. Les requêtes ont été déposées par la procureure générale du Québec, qui agit pour Emploi Québec.

IGS offre de la formation aux entreprises et fait notamment affaire sous les noms Linguafran, Commtech et Innovemploi. Essentiellement, les poursuites affirment qu'IGS aurait faussé le nombre d'heures de formation données à certaines entreprises et le nombre de participants pour obtenir de plus importantes subventions d'Emploi Québec.

Les 55 entreprises qui ont reçu de la formation dans cette affaire, généralement des PME, auraient participé à cette fraude et bénéficié des subventions illégales, selon les poursuites. La formation aurait été donnée en 2005 et 2006.

Selon Joanne Marceau, porte-parole du ministère de la Justice, la Sûreté du Québec mène une enquête et il est possible que soient déposées des accusations criminelles.

Nous avons tenté de joindre Jacob Haimovici et Isaac Bettan pour avoir leurs versions des faits, mais, au moment de mettre sous presse, ils n'avaient pas rappelé La Presse.

Nous avons joint l'une des 55 entreprises défenderesses. Selon son contrôleur, l'entreprise serait une victime dans cette affaire, puisqu'elle aurait payé ses factures pour avoir de la formation et on lui réclame maintenant de payer de nouveau, par l'entremise du gouvernement. «On a expliqué la situation aux policiers plusieurs fois», a dit ce contrôleur.