Un entrepreneur de l'Estrie veut relancer le centre de ski du mont Orford avec un projet récréotouristique de 20 à 30 millions de dollars. Baptisé Osmose Orford, le projet propose l'aménagement d'un vaste centre d'arts technologiques.

Osmose Orford est mené par la famille Girard, dont le patriarche, Omer Girard, fut un pionnier dans le développement de la câblodistribution en Estrie. C'est le fils d'Omer, Marc Girard, qui coordonne le projet.

«Au lieu de faire un projet de condos, nous voulons faire un centre qui intégrerait le sport, la création, les spectacles et la recherche en arts technologiques», a expliqué M. Girard, au cours d'une entrevue avec La Presse.

La proposition de la famille Girard arrive dans le contexte de l'appel d'offres du gouvernement du Québec pour l'exploitation de la station de ski et du terrain de golf. Les offres doivent être déposées demain, le 9 juillet.

Essentiellement, le gouvernement veut céder les installations pour 1$, en plus de louer la montagne à long terme. En contrepartie, le proposant devra déposer 4 millions de dollars en garantie, en plus d'éponger ou de résorber les déficits annuels. L'exploitation de la station aura une durée minimale de cinq ans. Québec choisira avant tout une offre en fonction de la qualité du projet.

Les propositions ne sont pas légion pour cette station de ski, qui souffre d'une baisse de la clientèle et de conditions météo de plus en plus difficiles. À l'origine, l'appel d'offres devait prendre fin le 28 mai, mais aucun projet n'a été soumis.

Avatar

Bien que les installations du centre de ski soient récentes, le chalet est à refaire. Plutôt que de construire un chalet traditionnel, Marc Girard propose d'y rattacher un dôme voué au développement de contenu immersif, grâce auquel il est possible de se projeter dans un nouveau monde, à l'exemple du film Avatar. L'organisation dit compter sur l'appui de la Société des arts technologiques de Montréal.

Avant d'aller de l'avant avec son projet, Marc Girard attendait un engagement de la région de Memphrémagog envers le développement d'une infrastructure de télécommunications de nouvelle génération. Le centre d'arts nécessiterait un réseau de fibres optiques dernier cri.

Osmose Orford offrirait non seulement des spectacles, mais également de la formation, ce qui permettrait d'attirer de jeunes décrocheurs, espère M. Girard. Le centre fonctionnerait durant les quatre saisons. «Dans la région, lorsqu'il ne fait pas beau et qu'il pleut, il n'y a rien à faire», dit M. Girard, dont le concept s'inspire notamment du Banff Center, dans l'Ouest canadien.

La famille Girard n'est pas étrangère aux activités de ski. Paul Girard, frère de Marc, a déjà été le directeur de l'exploitation du mont Orford. Marc Girard croit qu'il est possible de réduire un peu les coûts d'exploitation du centre de ski en installant des sondes dans le sol qui permettent de connaître la profondeur de la couche de neige et d'optimiser l'épandage de neige artificielle.

«À Lake Louise, en Alberta, ils ont ainsi réussi à réduire de 80% la quantité d'eau utilisée», dit-il.

Marc Girard n'a pas encore fait de projections financières pour son projet. Il veut d'abord savoir si les autorités politiques ont un intérêt avant d'aller plus loin. L'une des difficultés d'Osmose Orford réside dans le nombre de ministères qu'il pourrait impliquer: Éducation, Culture, Développement durable, Tourisme, Innovation, etc.

Pour l'appel d'offres de demain, Marc Girard ne déposera donc pas une proposition en bonne et due forme, mais une lettre d'intention. L'organisation ne demandera pas de subventions. «C'est un dossier politique. Si on donne un bien public comme la station Orford, donnons-le pour une vision plus large que le ski et les condos», dit M. Girard.