C'est fini, Wall Street. Sous peu, c'est de Montréal qu'un des meilleurs stratèges boursiers, le Québécois François Trahan, prodiguera ses conseils.

La nouvelle est arrivée dans un court post-scriptum à la fin de courriel qui traitait d'un tout autre sujet: «P.S. Je déménage au Québec cet après-midi (hier) après 12 ans à New York, écrit François Trahan. C'était une des raisons de mon départ d'ISI et c'est pourquoi je voulais être à mon compte. Je vais ouvrir un bureau à Montréal sous peu.»

Les subséquentes demandes d'entrevue, tant par courriel qu'au téléphone, sont demeurées sans réponse hier.

Plus de contrôle

En entrevue l'hiver dernier avec La Presse Affaires Magazine, François Trahan avait avoué avoir quitté le gestionnaire de fonds new-yorkais ISI (International Strategy & Investment) parce qu'il voulait avoir plus de contrôle sur sa vie personnelle. «Je suis à un moment de ma vie où je veux maîtriser un peu plus ma destinée», disait-il en mars.

Chez ISI, François Trahan comptait quelques clients montréalais, dont la Caisse de dépôt, Standard Life et Natcan.

Des éloges

De ISI, le stratège est passé l'hiver dernier chez un tout petit courtier d'abord appelé Wolfe Research puis renommé Wolfe Trahan. Ed Wolfe est un de ses anciens collègues chez Bear Sterns, où François Trahan a été stratège en chef à seulement 33 ans.

C'est là qu'il a vraiment fait sa marque dans la finance américaine. À quatre reprises au cours des cinq dernières années, les financiers de Wall Street l'ont élu meilleur stratège de l'industrie.

Du flair

Sa force: avoir réussi à faire le lien entre les cycles économiques et le marché boursier. Ainsi, en 2005, il a été un des premiers à avertir le marché qu'une bulle immobilière s'apprêtait à éclater aux États-Unis.

En plus d'avoir fait sa maîtrise à l'Université de Montréal, François Trahan a travaillé un an et demi à Montréal à la fin des années 90. Chez BCA, il devait suivre l'évolution de l'économie européenne.