Le gouvernement québécois estime avoir travaillé intensivement pour trouver des investisseurs pour la raffinerie Shell de Montréal et croit que l'entreprise doit maintenant s'expliquer.

Le gouvernement se dit prêt à poursuivre son implication dans le processus, mais juge aussi que la société doit justifier les réponses qu'elle a donné aux deux offres déposées.En marge du Grand Prix du Canada, le ministre des Finances, Raymond Bachand, a répété que Shell doit s'expliquer. À son avis, au moins un des investisseurs était très sérieux.

Selon M. Bachand, Shell n'avait pas fait la démonstration claire qu'elle n'avait pas devant elle des acheteurs «solides aux poches profondes».

De son côté, le premier ministre Jean Charest a affirmé que des efforts seront déployés pour tenter de trouver une solution pour les employés qui risquent de perdre leurs emplois

«Nous sommes prêts à faire tous les efforts possibles, mais si on voit que le projet n'aboutit pas, nous devrons accepter de conclure, mais avec une préoccupation, celle que les travailleurs puissent avoir ce qu'il leur faut pour continuer autrement», a-t-il indiqué.

Le premier ministre se dit ouvert à trouver des solutions de rechange ou aider à faire en sorte de bonifier ce qui a été présenté. Sans créer de faux espoirs, il a réitéré que tout sera fait pour maintenir les emplois menacés.

Le négociateur en chef au comité de sauvegarde de la raffinerie, l'ancien ministre conservateur Michael Fortier, est revenu d'une mission aux États-Unis où il est allé rencontrer les dirigeants de Shell. Sans révéler le contenu des discussions, Jean Charest a laissé entendre qu'il possédait de nouvelles pistes.

«M. Fortier a été capable de nous amener des informations qui nous éclairent sur les prochaines étapes, alors nous allons travailler à partir de là pour aller jusqu'au bout», a-t-confirmé.

Jean Charest a néanmoins précisé que ce secteur d'activités demeure un domaine complexe et que l'État ne veut pas devenir un opérateur de raffinerie. Cela dit, il a insisté pour dire que Québec ne baissait pas les bras.