Hydro-Québec a besoin de plus de temps avant de rendre publics les noms des entreprises qui ont obtenu des contrats dans le cadre des grands projets de construction de nouvelles centrales.

C'est ce qu'a indiqué jeudi le président-directeur général de la société d'État, Thierry Vandal, à l'issue d'un discours prononcé à la tribune du Conseil des relations internationales de Montréal.

Depuis des semaines, le Parti québécois tente d'obtenir, au moyen de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics, la liste des contrats octroyés par Hydro-Québec - et les sommes en jeu - pour les projets Chute-Allard/Rapide-des-Coeurs, Eastmain-1-A-Sarcelle-Rupert et La Romaine, entre autres. Certaines de ces centrales sont pourtant en service depuis près d'un an.

Hydro a jusqu'ici refusé de répondre aux demandes du PQ, soutenant qu'il s'agit de renseignements de nature commerciale.

«On va partager l'information, mais on va le faire dans les délais qui respectent les engagements commerciaux et les responsabilités qu'on a dans la conduite de nos projets», a déclaré M. Vandal, sans fixer d'échéancier.

«Il n'y a rien ici à cacher. Il y a tout simplement à le faire dans une séquence qui est normale, qui est structurée», a ajouté le PDG, en rappelant que certains contrats pouvaient faire l'objet de litiges et de «retenues» en argent.

Gentilly-2

En ce qui concerne les travaux de réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2, une affaire de 1,9 milliard $, Thierry Vandal a assuré qu'il était «encore trop tôt pour parler d'un projet qui est retardé».

Marie-France Boulay, porte-parole de la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, a pourtant reconnu jeudi, au cours d'un entretien téléphonique, qu'il y aurait «quelques mois d'écart par rapport aux délais qui étaient prévus à l'origine». Mme Boulay n'a pas pu préciser, cependant, quel impact ce retard aurait sur les coûts du projet.

Selon TVA, le retard atteindrait déjà de six à 12 mois dans les travaux de planification. La réfection comme telle devait débuter en mars 2011 pour être terminée à la fin de 2012, mais il est désormais acquis que ces jalons seront repoussés.

M. Vandal a martelé jeudi qu'Hydro-Québec avait «les rênes du projet», malgré le rôle important que jouent les ingénieurs de firmes privées dans le projet.

Des experts analysent actuellement des travaux de réfection de centrales nucléaires réalisés au Nouveau-Brunswick et en Corée du Sud afin de retenir la meilleure voie à suivre pour Gentilly-2.

Le dirigeant a par ailleurs affirmé jeudi qu'Hydro-Québec n'avait aucunement l'intention d'effectuer des investissements à l'étranger, comme elle l'a fait dans le passé, puisqu'elle en a plein les bras avec ses projets de construction dans la province, dont la valeur totale se chiffre à 20 milliards $.

Thierry Vandal se rendra vendredi au Vermont pour assister à une cérémonie qui soulignera l'adoption d'une loi qualifiant l'hydroélectricité d'énergie verte. Il s'agit d'une reconnaissance que le Québec attendait depuis longtemps, la première du genre. Celle-ci a toutefois beaucoup moins de poids qu'une décision semblable qui viendrait de Washington et qui couvrirait l'ensemble du territoire américain.