L'Algérie a suspendu un important projet pour lequel les services de SNC-Lavalin (T.SNC) avaient été retenus. Mais aucun contrat n'avait encore été signé, précise la société montréalaise.

Des informations rapportées par le quotidien électronique Tout sur l'Algérie laissaient croire que la firme d'ingénierie avait perdu un contrat d'une valeur de 400 millions de dollars canadiens comprenant la réalisation d'études, de même que le suivi, le contrôle et la coordination des travaux du projet de construction de la ville nouvelle de Hassi Messaoud.Or, aucun contrat n'a encore été attribué, a expliqué à La Presse Affaires la vice-présidente aux communications de SNC-Lavalin, Leslie Quinton. En tant que soumissionnaire retenu par le client pour l'offre de services - «adjudicataire provisoire» - SNC n'obtiendrait un contrat en bonne et due forme qu'une fois le projet officiellement approuvé.

«Nous avons reçu un avis officiel à l'effet que le projet est actuellement en suspension, a ajouté Mme Quinton. Nous avons compris que les responsables sont en train de repenser certains aspects techniques du plan directeur avant que le projet ne puisse être relancé.»

En l'absence de contrat, SNC ne peut pas chiffrer la valeur que représente le projet pour l'entreprise.

Selon le quotidien algérien El Watan, le projet de Hassi Messaoud aurait une valeur totale de six milliards de dollars. Il consiste en la création d'une ville de 80 000 habitants, qui accueillera notamment les quartiers généraux des sociétés pétrolières qui exploitent les champs environnants.

Le projet est géré par l'Établissement de la ville nouvelle de Hassi Messaoud, une division du ministère de l'Énergie et des Mines de l'Algérie. En raison du décalage horaire, il n'a pas été possible de joindre un responsable de l'organisme.

Le 28 mai dernier, le ministre de l'Énergie et des Mines Chakib Khelil a été remplacé par Youcef Yousfi dans le cadre d'un remaniement ministériel.

«Nous comprenons que c'est un temps de bouleversements au ministère algérien de l'Énergie, notait l'analyste Yuri Lynk, de Canaccord Genuity, sur la base des informations préliminaires provenant d'Algérie. Cela pourrait expliquer partiellement la décision.»

«En assumant que l'histoire soit vraie, nous y voyons un impact modérément négatif qui pourrait faire disparaître un catalyseur potentiel pour le titre de SNC-Lavalin», soutient l'analyste.

Vers 13h45, le titre perdait 1,3 %, à 45,44 $, à la Bourse de Toronto.