Forte de bons résultats de l'après-crise financière, la société d'assurance et de gestion de placements Industrielle-Alliance a ravivé ses ambitions de croissance par acquisition.

En particulier dans le sud des États-Unis où, dès cette année, des acquisitions de sociétés d'assurance pourraient multiplier par cinq son volume d'affaires en sol américain.

 

Il y a une dizaine de jours, l'Industrielle-Alliance annonçait sa première acquisition au sud de la frontière: la société d'assurance-vie American-Amicable, établie à Waco, au Texas.

Cette transaction de 145 millions ajoutera une filiale à la division américaine d'Industrielle-Alliance, qui est basée à Phoenix, en Arizona, depuis quelques années.

Mais pour la suite, l'Industrielle-Alliance convoite déjà la mainmise sur un petit assureur-vie de la Californie qui est en tutelle des autorités de l'État en raison d'une insuffisance de capital.

«La suite de cette transaction dépend des autorités californiennes. Mais il s'agirait d'une bonne occasion pour nous, d'autant que l'apport requis en capital pourrait provenir du capital excédentaire de notre nouvelle filiale au Texas, sans intervention directe de l'Industielle-Alliance», a indiqué son président et chef de la direction, Yvon Charest, lors d'un entretien avec La Presse Affaires.

Cet entretien a eu lieu après l'assemblée annuelle des actionnaires de l'Industrielle-Alliance, tenue hier à son siège social de Québec.

À la même occasion, l'entreprise de 60 milliards en actif sous gestion a publié des résultats fort avantageux pour le premier trimestre de son exercice 2010.

«C'est le plus gros trimestre de revenus de notre histoire, à hauteur de 1,8 milliard», a vanté M. Charest.

De fait, l'Industrielle-Alliance a grandement profité du regain de confiance des particuliers-investisseurs durant les trois premiers mois de 2010, en particulier durant la saison des REER.

Elle en a tiré une forte hausse de 46% de ses revenus par rapport au premier trimestre 2009, qui suivait alors de peu la pire crise financière en un demi-siècle.

Quant au bénéfice net, le montant de 60,3 millions dégagé au premier trimestre 2010 par l'Industrielle-Alliance s'avère supérieur de 31% par rapport au trimestre correspondant un an plus tôt.

De prime abord, cette hausse de bénéfice semblait très inférieure à celle des revenus bruts. Mais selon Yvon Charest, il s'agit d'un phénomène comptable lié à un sursaut de vente de produits d'assurance qui implique des coûts immédiats de provisions, bien avant les profits prévus de ces nouveaux contrats.

À la Bourse de Toronto, les investisseurs ont semblé apprécier les plus récents résultats de l'Industrielle-Alliance.

En dépit d'un marché encore très baissier, dont 1,2% pour le seul indice sectoriel des services financiers, le recul des actions de l'Industrielle-Alliance s'est limité à 0,46% à un prix de fermeture de 35$.