«Depuis la mi-janvier, on note vraiment une amélioration.»

Le président de la firme de recrutement St-Amour, Michel Guay, voit une nette différence au Québec entre ce début d'année et celui de 2009. «Février et mars 2009 ont été pourris», dit-il.

Cette année, le nombre de personnes placées au Québec est en hausse de 20%, de retour au niveau de 2008. «Le manufacturier a recommencé à bouger», souligne celui qui se spécialise dans le recrutement de ce secteur. Ses clients vont de Saputo à Globe Electric en passant par le fabricant de meubles Amisco.

En fait, M. Guay parle de «mandats retardés», c'est-à-dire des embauches que ses clients n'ont pas faites l'an dernier en raison de l'incertitude et qui, en 2010, lui permettent de faire rouler sa boîte. Tellement, qu'il a lui-même dû faire des embauches pour suffire à la demande: trois recruteurs de plus au bureau de Montréal, ce qui porte le nombre d'employés à 25, et deux additionnels à Toronto, pour un total de 11.

Car St-Amour est présente un peu partout au Canada, ce qui lui permet d'avoir une vue d'ensemble. Le voisin ontarien? «En 2009, on a connu une baisse d'à peu près 50% (du nombre de mandats).» Maintenant, ajoute-t-il, «ça revient».

Pour l'Ouest, il faut découper en plusieurs régions. Winnipeg: «Ils n'ont pas eu de récession du tout.» Calgary a plus de difficulté, selon celui qui travaille beaucoup pour les entreprises présentes dans les sables bitumineux de Fort McMurray. «Tout était gonflé à l'hélium.» Ce qui fait que la reprise n'est pas aussi forte que les sommets d'avant la chute du prix du pétrole.

Chez Techaid, autre firme de recrutement dont la très grande majorité du chiffre d'affaires est réalisée au Québec, on sent aussi «que ça reprend un peu», explique le conseiller Claude Labrecque. Il met toutefois un bémol: «Les pâtes et papiers et l'aéronautique, ça, c'est vraiment tranquille.»