L'assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) vise à garantir aux agriculteurs québécois un revenu annuel positif malgré les aléas du marchés. Quand le prix du marché ne suffit pas à compenser les coûts de production de la ferme (incluant une rémunération au producteur), l'ASRA verse une compensation qui comblera la différence. Il est capital afin que les producteurs puissent survivre pendant les années les plus creuses.

L'ASRA s'adresse à certains secteurs de la production bovine ainsi qu'aux producteurs de porcs, d'agneaux, de pommes de terre, de pommes et de céréales. Le programme est financé au tiers par les producteurs, et aux deux tiers par la Financière agricole.

Ce programme provincial est complémentaire au programme Agri-stabilité, géré par le gouvernement fédéral. Un agriculteur doit donc s'adresser au programme Agri-stabilité avant d'obtenir des compensations de l'ASRA.

COMPENSATIONS DU PROGRAMME ASRA EN 2008

BOVINS

Veaux d'embouche, bouvillons, veaux de grain, veaux de lait

311,6 millions

PORCS ET PORCELETS

564,7millions

AGNEAUX

31,1 millions

CÉRÉALES Avoine, blé et orge*

49,4 millions

POMMES DE TERRE

POMMES

TOTAL

956,8millions

*Les productions de canola, maïs et soya n'ont pas eu besoin de compensations en 2008 Source: Financière agricole

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L'ASRA depuis sa création

1975

Création du Programme d'assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA), afin d'éviter les écarts excessifs dans l'évolution des revenus agricoles d'une année à l'autre.

2002

Calculés globalement, les fonds de l'ASRA entament une période de déficits qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui.

Janvier 2008

Publication du rapport Pronovost, à la suite de la Commission sur l'avenir de la l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois. La Commission propose de remplacer progressivement l'ASRA par un nouveau programme universel.

Février 2009

Rapport St-Pierre sur les programmes de soutien à l'agriculture. Constatant «l'impasse» financière de l'ASRA, Michel St-Pierre propose de «soutenir l'agriculture autrement». Il met de l'avant un resserrement graduel des critères de l'ASRA puis son remplacement par une nouvelle génération de programmes portés vers l'autogestion des risques par les producteurs.

Novembre 2009

Le ministre de l'Agriculture Claude Béchard annonce les changements à l'ASRA. Le gouvernement doublera son investissement annuel dans le programme et mettra en place une série de mesures de resserrements de l'ASRA. Au cabinet du ministre, on nous a confirmé hier que le programme ne sera pas remplacé.

Mars 2010

Même si elle a plutôt bien accueilli les nouvelles de novembre, l'Union des producteurs agricoles (UPA) exprime des craintes par rapport à certaines nouvelles mesures de l'ASRA. Elle estime que la survie de plusieurs fermes est en jeu. Le président Christian Lacasse évoque un «point de rupture» dans l'agriculture québécoise. La Financière et l'UPA négocient. D'importantes décisions pourraient être prises au conseil d'administration de la Financière, le 31 mars.