La taxe de vente est probablement la façon la plus équitable de hausser les revenus, a souligné hier le ministre du Développement économique du Québec, Clément Gignac.

Longtemps économiste, M.Gignac ne voulait pas présumer des décisions de son collègue Raymond Bachand dans le prochain budget. Appelé à commenter l'information publiée hier par La Presse, il a toutefois souligné que la hausse de la TVQ serait le geste le plus neutre pour les contribuables.

«Les documents produits par les économistes montrent que, de toutes les formes de taxes, d'impôts, c'est la taxe de vente qui a le moins d'impact négatif», a dit M.Gignac.

«Selon les économistes Luc Godbout et Pierre Fortin, cela a même un impact positif puisque cela favorise l'épargne. Si on prend votre chèque de paye, vous ne pouvez rien faire. Si on passe par la taxe de vente, vous pouvez décider d'épargner...»

1,6 milliard

La Presse a révélé hier que le premier budget de Raymond Bachand, attendu le 25 mars, s'appuierait sur deux hausses consécutives de 1% de la taxe de vente pour augmenter les recettes gouvernementales. Un point d'augmentation était déjà annoncé. Avec ses deux hausses, Québec occupera la totalité de l'espace fiscal laissé vacant par les baisses de la TPS fédérale. Chaque point de TVQ fait entrer 1,6 milliard dans les coffres de Québec. Discuté tout l'automne, le scénario d'une majoration du tarif d'électricité pour le «bloc patrimonial» sera écarté dans le prochain budget.

Le reportage de La Presse a généré un échange aigre-doux à l'Assemblée nationale entre le critique péquiste en matière de finances, Nicolas Marceau, et le ministre Bachand.

M.Marceau estime que Québec a choisi de faire payer les consommateurs québécois pour éviter un affrontement avec Ottawa. Le gouvernement Charest a préféré mettre sous le boisseau sa réclamation de 2,2 milliards à titre de compensation pour l'harmonisation de la TVQ avec la TPS, à la fin des années 80.

Surtout, M.Marceau a mis le feu aux poudres en laissant tomber: «Je reçois avec un sourire les commentaires de quelqu'un qui a changé de parti.»

M.Bachand, avant d'être élu pour le PLQ, avait été très associé au Parti québécois. «Il y a une différence entre des gens qui suivent l'évolution du Québec et accompagnent les citoyens depuis 40 ans et ceux qui changent d'idée en quatre mois», a répliqué M.Bachand du tac au tac. L'automne dernier, le député péquiste avait souligné qu'il était plutôt d'accord avec la hausse des tarifs d'électricité et de la TVQ.