On dit que le travail, c'est la santé. Mais pour bien des gens d'affaires, la santé, c'est le travail... combiné à de l'activité physique. Beaucoup d'activité physique. À leurs yeux, pratiquer un sport est un exutoire, quelque chose qui leur permet de maintenir un certain équilibre. À l'approche du beau temps, alors que plusieurs commencent à astiquer leurs bâtons de golf, d'autres recherchent la performance. Vélo de route, course à pied, ski de fond ou ascension de montagnes sont dorénavant les activités qui ont la cote.

Sylvain Vincent, grand patron chez Ernst & Young au Québec, aime s'éclater. Sous ses dehors de comptable sérieux, ce jeune quinquagénaire pratique une multitude de sports. Ces temps-ci, il dispute des parties de hockey deux fois par semaine et se la joue cool sur sa planche à neige tous les week-ends. Et à mesure que l'été approche, il enfourche de plus en plus sa bicyclette (stationnaire, il va sans dire) pour en suer un bon coup.

Lorsque les carouges et les merles auront clairement signifié leur retour parmi nous, l'associé directeur d'Ernst & Young pour l'Est du Canada ne se fera pas prier pour sortir son vélo. Durant la belle saison, il lui arrive parfois de mouliner jusqu'à son bureau au centre-ville de Montréal. Mais c'est surtout les week-ends que le CA se fait plaisir.

Le matin, il avale entre 50 et 120 km de bitume sur les routes des Cantons-de-l'Est. Et en après-midi, il s'adonne au wakeboard ou au surf sur le lac Brome, où il possède une résidence en copropriété. À l'été, il aimerait bien faire équipe avec Pierre Karl Péladeau et se farcir les quelque 250 km qui séparent Québec de Montréal.

«Si je ne faisais pas de sport, j'aurais de la difficulté à faire mon travail. J'ai besoin de ça, c'est de l'oxygène, une sorte d'exutoire. Après une activité, le stress tombe totalement et tu arrives à mieux relativiser», dit celui qui a déjà annulé ses vacances en Italie - au grand dam de ses deux filles - rien que pour avoir le plaisir de pédaler dans les Cantons-de-l'Est.

Signe des temps, Ernst & Young prépare une sortie à vélo pour ses clients. L'événement aura lieu l'été prochain. «On se rend compte que le golf n'est plus aussi populaire qu'avant, que les gens veulent faire une autre sorte d'activité qui va non seulement être agréable, mais qui va être bénéfique physiquement», explique Sylvain Vincent.

Au sommet de sa forme, Sylvain Vincent se sent donc moins coupable le samedi soir lorsqu'il débouche une bonne bouteille de vin. Il se plaît d'ailleurs à rappeler que son maillot de vélo arbore la phrase suivante: «The Drinking Team with a Cycling Problem», traduction libre de «Les amateurs de vin ayant un problème de consommation... de vélo».