Les Québécois sont plus cléments envers les étudiants que les poupons des garderies, révèle le sondage La Presse-Angus Reid.

Ainsi, 58% des répondants préfèrent que le gouvernement hausse les frais de garde, plutôt que les droits de scolarité (42% d'adhésion). Cette question était posée dans le contexte où le gouvernement chercherait à récolter une même somme de 22 millions de dollars.

Pour recueillir une telle somme, Québec pourrait soit hausser les tarifs de garde de 4,5% (de 7 à 7,30$ par jour), soit augmenter les droits de scolarité de 6%. La première option coûterait aux parents 72$ par année par enfant, tandis que la seconde exigerait des étudiants qu'ils déboursent 120$ de plus par année environ.

Coupes dans les écoles privées

Cette somme de 22 millions, le gouvernement pourrait aussi la recueillir en réduisant de 4% les subventions aux écoles privées. La facture qui serait refilée aux parents par les écoles serait d'environ 100$ par année par enfant.

Cette option est nettement la plus populaire des trois suggérées. Quelque 63% des répondants en ferait leur premier choix, contre des taux de 22% pour les frais de garde et de 15% pour les droits universitaires.

Le gouvernement hésite à réduire les subventions des écoles privées parce qu'il craint qu'une telle mesure ait pour effet de transférer des élèves vers le public, où il devrait assumer entièrement la facture. Une hausse aussi faible que 100$ par année par enfant serait toutefois sans effet, croient plusieurs.

«Je ne pense pas que les gens quitteraient le privé pour 100$ de différence», dit l'économiste Jean-Pierre Aubry, membre du comité des politiques publiques de l'Association des économistes du Québec.

Jean-Pierre Aubry se dit surpris par le penchant des contribuables pour les universités plutôt que les garderies. «Les gens doivent considérer qu'il y a plus de marge de manoeuvre dans les garderies, que l'avantage du Québec avec le reste du Canada est plus grand», dit-il.

Faire payer les riches?

Par ailleurs, nous avons voulu vérifier si les Québécois, de façon générale, préfèrent qu'on fasse payer les plus nantis, définis comme les contribuables gagnant plus de 100 000$, ou qu'on coupe dans les dépenses publiques. Quelque 52% choisissent les coupes dans les dépenses et 48% la hausse des impôts des nantis.