Le gouvernement du Québec a enregistré un léger surplus budgétaire en novembre, malgré une forte hausse des dépenses de santé.

Québec a encaissé presque 5,1 milliards de dollars de revenus en novembre, ce qui lui a permis de dégager un surplus budgétaire de 33 millions. L'information est tirée du dernier rapport mensuel des opérations financières, paru en fin de journée vendredi.

Tous les postes de revenus sont en hausse par rapport à novembre 2008. L'impôt des particuliers («13,1%), les taxes à la consommation («11,1%), mais également l'impôt des sociétés («107%) pointent vers le haut. Il en va de même pour les revenus des entreprises du gouvernement («43,3%), qui englobent la SAQ, Loto-Québec et Hydro-Québec.

Novembre n'aura donc pas nui au gouvernement Charest dans l'atteinte de ses cibles budgétaires. En comparaison, le mois d'octobre avait été affreux, avec un déficit de 865 millions.

L'embellie de novembre n'empêchera toutefois pas le gouvernement Charest de faire un déficit pour l'année budgétaire 2009-2010, qui se termine le 31 mars. Au cours des sept premiers mois de l'exercice, le déficit a été de 2,5 milliards de dollars et il devrait sans peine atteindre les 4,7 milliards prévus pour l'année entière.

«Les chiffres semblent indiquer que les choses se replacent progressivement, mais il est encore préférable d'attendre avant de se réjouir», dit Marc Van Audenrode, économiste et professeur à l'Université de Sherbrooke.

La bonne nouvelle, c'est que les revenus empochés par le gouvernement ont augmenté de 0,5% entre avril et novembre. C'est peu, mais le gouvernement avait prévu un recul de 0,4% dans son budget de mars 2009, chiffre révisé à -1,4% à la fin octobre, lors de sa mise à jour budgétaire.

L'impôt des sociétés (-8,5%) recule moins fortement que prévu au budget (-17,8%) et les consommateurs ont payé davantage de TVQ qu'attendu ("1,6% par rapport à -2,3% au budget). Les transferts fédéraux sont également en hausse de 8,4%, davantage que le taux de 6,6% prévu au budget.

Vaccin contre la grippe

La mauvaise nouvelle, c'est que les dépenses de programme sont aussi en forte hausse sur sept mois ("5%), essentiellement en raison des dépassements dans le secteur de la santé et des services sociaux ("7,5%). On attribue notamment cette hausse à la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1), qui a mobilisé énormément de personnel.

Dans son budget de mars 2009, Québec avait prévu une hausse de 5,7% pour les dépenses de santé et de services sociaux et de 4,5% pour l'ensemble des dépenses de programme (incluant la santé). En retranchant la santé, les dépenses de programmes des autres ministères ont semblé bien contrôlées entre avril et novembre (3,0% contre une prévision de 3,5%).

Îlot Voyageur de l'UQAM

À la fin d'octobre, rappelons-le, le gouvernement avait rehaussé sa cible de déficit de quelque 750 millions pour l'année 2009-2010, la faisant passer à 4,7 milliards de dollars. Québec avait alors ramené son objectif annuel de croissance de dépenses de programmes à "2,7%, une cible ambitieuse par rapport au budget de mars ("4,5%) et en regard des chiffres des sept premiers mois ("5%), maintenant connus.

Dans son rapport mensuel des opérations financières, le ministère des Finances explique avoir ramené cette estimation à "2,7% en raison d'éléments exceptionnels survenus en fin d'année 2008-2009. Parmi ces éléments, totalisant 1,15 milliard de dollars, mentionnons la facture pour le fiasco de l'îlot Voyageur, de l'UQAM. Sans ces éléments, le taux de croissance des dépenses de programme prévu l'automne dernier aurait plutôt été ramené à 4,7%.

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