Les Indiens pourraient découvrir les paysages du Québec à travers les chorégraphies de certains films de Bollywood, si les ambitions du Bureau du cinéma et de la télévision (BCTQ) se réalisent.

Dans le cadre de la mission économique en Inde dirigée par le premier ministre Jean Charest, qui s'amorce dimanche, Hans Fraikin, commissaire national du BCTQ, multipliera les contacts avec les producteurs indiens.

Au cours des prochains jours, M. Fraikin tentera d'aller chercher une part du gigantesque gâteau de Bollywood, où 1200 films sont produits chaque année, soit plus que n'importe où ailleurs dans le monde.

Le commissaire vantera les charmes des décors naturels québécois, que ce soit à la ville ou à la campagne, afin de convaincre les producteurs indiens de transporter leurs tournages ici.

«Au nombre de films qu'ils font chaque année, les décors commencent à être pas mal épuisés, a-t-il dit, quelques jours avant de partir pour Mumbai (ex-Bombay). Les Indiens sont à la recherche de nouveaux types de décors.»

Selon M. Fraikin, les équipes de Bollywood se déplacent déjà fréquemment à l'étranger, notamment en Suisse, à la recherche de l'exotisme nécessaire à certaines scènes, dont celles des chansons et chorégraphies emblématiques du cinéma populaire indien.

«Ils aiment les montagnes, la neige, les paysages, a-t-il dit. C'est tout ce qu'ils n'ont pas en Inde.»

M. Fraikin a indiqué que cette tendance à tourner à l'étranger s'est développée, au cours des cinq dernières années, notamment depuis que la forte croissance de l'économie indienne fournit les capitaux nécessaires à la production.

Cette première approche du marché indien, par le BCTQ, servira aussi à développer les possibilités de coproduction et à faire connaître les ressources techniques et technologiques disponibles au Québec, a indiqué le commissaire.

«C'est un voyage qui permettra de leur donner beaucoup d'explications», a-t-il dit.

M. Fraikin ne s'attend cependant pas à ce que les flamboyantes vedettes de Bollywood - qui tire son nom du croisement de la première lettre de Bombay avec Hollywood - débarquent massivement au Québec après son passage en Inde.

Le commissaire sera satisfait si une ou deux productions viennent tourner ici, chaque année, mais il mise sur des développements à long terme.

«Le secret, pour faire des affaires en Asie, c'est les relations, a-t-il dit. Mais les relations ça se bâtit. C'est un investissement dans le temps.»

M. Fraikin sera parmi la centaine de gens d'affaires et de représentants d'institutions d'enseignement qui arriveront en Inde dans la foulée de M. Charest, durant la fin de semaine.

La mission économique du premier ministre s'étendra sur une semaine, jusqu'au 6 février. Les participants tenteront de développer des occasions d'affaires et de partenariats lors de déplacements qui les mèneront à Mumbai, Bangalore puis Delhi.

Des grandes entreprises comme Bombardier, CAE, SNC-Lavalin seront représentées, tout comme des universités, cégeps, commissions scolaires ainsi que des agences gouvernementales comme Investissement-Québec ou la Société générale de financement.

M. Charest en sera quant à lui à sa deuxième mission économique en Inde, la première ayant été effectuée en 2006.

Durant son séjour, il inaugurera le Bureau du Québec à Mumbai, participera à des rencontres avec des gens d'affaires et des représentants politiques.

Le premier ministre aura un entretien avec le ministre en chef de l'Etat du Karnataka, B. S. Yeddyurappa.

Alors qu'il terminera son périple à Delhi, M. Charest participera à un congrès environnemental, le Delhi Sustainable Development Summit. Il rencontrera l'organisateur, Rajendra Pachauri, président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).

Depuis 2002, les exportations québécoises en Inde, qui se classe actuellement au 12e rang des plus importantes économies du monde, sont en progression. Elles ont atteint une valeur de 427 millions $ en 2008.

Les principaux produits québécois exportés en Inde sont le papier journal, les véhicules aériens et l'amiante.