À procès complexe, délibérations complexes. Après huit jours de délibérations intensives, le jury chargé de juger les cinq coaccusés de Vincent Lacroix dans l'affaire Norbourg peine à s'y retrouver.

Hier, en fin d'après-midi, les sept hommes et quatre femmes ont demandé à obtenir «sur papier» les directives du juge sur les infractions, les étapes à suivre, les accusations de fraudes... Après avoir discuté avec les avocats, le juge Richard Wagner a décidé de leur donner plutôt l'enregistrement audio de ses directives.

 

Le procès est sur les rails depuis septembre et, il faut bien l'admettre, la tâche du jury est titanesque. Les cinq accusés, Serge Beugré, Félicien Souka, Jean Cholette, Jean Renaud et Rémi Deschambault, qui faisaient partie de la garde rapprochée de Vincent Lacroix, font face à un total de 702 accusations de fraude, de fabrication de faux documents, de recyclage de produits de la criminalité, de complot pour fabrication de faux documents et de complot pour fraude. Il y a donc 702 verdicts à rendre. Chacun fait face à un nombre différent d'accusations. Pendant les quatre mois du procès, les jurés ont entendu 65 témoignages, et on leur a remis 30 000 pages de documents.

Les 11 jurés (l'un d'eux s'est retiré récemment pour des raisons de santé) sont séquestrés depuis le jeudi 14 janvier, à 17h09. Ils dorment à l'hôtel et reviennent au palais de justice chaque jour pour leurs délibérations. Ils vivent en vase clos et ne peuvent ni lire les journaux, ni regarder la télévision, ni écouter la radio. Ils ne peuvent évidemment voir les membres de leur famille ni leurs amis. Ils entameront aujourd'hui leur neuvième journée de délibérations.

Rappelons que le grand manitou de Norbourg, Vincent Lacroix, devait normalement avoir son procès avec eux, mais il a plaidé coupable aux 200 accusations qui pesaient contre lui à la veille du début du procès, au mois de septembre. Il a écopé de 13 ans de prison. La gigantesque fraude, qui a duré de 2002 à 2005, a fait perdre environ 115 millions de dollars à 9200 petits investisseurs. Les accusés travaillaient sous les ordres de Lacroix ou de concert avec lui.