La Caisse de dépôt a offert à ses déposants d'investir dans des portefeuilles indiciels, mais cette ouverture reste limitée pour le moment aux actions étrangères, un secteur où ses gestionnaires ont toujours fait piètre figure.

«La Caisse continue d'être et restera un gestionnaire qui croit à la gestion active», a assuré hier Bernard Morency, qui est premier vice-président responsable des initiatives stratégiques et de la gestion des comptes des déposants à la Caisse de dépôt.

M. Morency vient de terminer une série de rencontres avec les déposants à qui il a offert pour la première fois de choisir entre la gestion des professionnels de la Caisse, une gestion dite active, et des portefeuilles composés des mêmes titres que les indices boursiers (gestion indicielle).

Quatre portefeuilles différents d'actions étrangères sont maintenant offerts aux déposants, a-t-il indiqué, dont trois indiciels et un qui reste en gestion active. Les déposants pourront choisir d'investir dans des portefeuilles indiciels pour les actions américaines, pour les actions étrangères (européennes surtout) et pour les marchés émergents (comme le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine) et un portefeuille d'actions mondiales géré activement par les professionnels de la Caisse.

Il s'agit des secteurs où «notre track record n'était pas aussi bon», reconnaît Bernard Morency.

Il n'est pas question d'offrir la même chose pour les autres portefeuilles comme les actions canadiennes, l'immobilier ou les placements privés, parce que la performance de la Caisse dans ces secteurs est historiquement meilleure que les indices. «Ce sont des portefeuilles auxquels on a ajouté de la valeur», a-t-il souligné.

C'est à la demande des déposants mécontents des résultats obtenus que la Caisse a revu sa stratégie pour les actions étrangères, a admis M. Morency.

Les déposants (ils sont 25 dont les sept plus importants représentent 96% de l'actif de la Caisse) ont jusqu'à l'été pour prendre une décision sur le choix qui leur est offert. Ils peuvent opter pour une gestion toute indicielle pour leurs actions étrangères ou répartir leurs oeufs entre la gestion active et la gestion indicielle dans la proportion de leur choix. Déjà, des déposants comme la CSST sont tentés par cette nouvelle possibilité d'investissement, jugée plus transparente et moins risquée.

Si tous les déposants choisissaient la gestion complètement indicielle, c'est environ 20% de l'actif de la Caisse qui passerait de la gestion active à la gestion passive. Les frais de gestion seront ajustés en conséquence, a aussi indiqué le vice-président de la Caisse, parce que la gestion indicielle coûte sensiblement moins cher que la gestion active. Les déposants paient déjà toutes sortes de frais différents selon le type de portefeuille, ce qui reflète le fait que, par exemple, la gestion d'un portefeuille immobilier coûte plus cher que la gestion d'un portefeuille d'obligations.

Le virage de la Caisse vers la gestion indicielle n'occasionnera aucune mise à pied de plus parmi l'équipe de gestionnaires. Les ajustements de l'effectif ont déjà été faits, a dit le porte-parole, Maxime Chagnon.

À l'automne 2008, en pleine campagne électorale, la Caisse de dépôt avait dû confirmer une vague de mises à pied parmi ses gestionnaires. Dix personnes spécialisées dans la gestion des actions internationales avaient été remerciées.