La demande était tellement forte pour le programme de formation SERRE (Soutien aux entreprises à risque de ralentissement économique) qu'il a commencé à se sentir un peu à l'étroit dans son budget.

Québec et la Commission des partenaires du marché du travail ont décidé d'élargir l'enveloppe en y versant une somme additionnelle de 20,9 millions de dollars provenant du Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d'oeuvre. Ce fonds est constitué des sommes versées par les employeurs qui n'ont pas investi annuellement une somme équivalant à 1% de leur masse salariale dans la formation.

«Jusqu'ici, le programme SERRE a permis de protéger 24 000 emplois», a affirmé le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, lors d'une conférence de presse organisée hier dans les locaux de CMC Électronique, une entreprise qui conçoit et fabrique de l'avionique et des antennes satellites pour les avions.

Le programme SERRE pourra compter dorénavant sur une enveloppe totale de 78,4 millions, assumée aux deux tiers par le Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main- d'oeuvre et au tiers par le gouvernement du Québec.

Le programme permet aux entreprises qui connaissent un ralentissement de bénéficier d'une aide financière pour faire de la formation.

«Au lieu de mettre des gens à pied, elles leur offrent de la formation, a indiqué M. Hamad. Ça permet de rehausser leurs compétences, ça permet aux entreprises de conserver des employés et ça leur permet de rehausser leur productivité.»

Le programme vise tous les secteurs de l'économie, mais les entreprises manufacturières ont été particulièrement nombreuses à se présenter au portillon. Le secteur de la fabrication a ainsi reçu 55% des sommes accordées jusqu'ici.

CMC a dû annoncer une quarantaine de mises à pied au printemps dernier, mais elle a pu préserver 300 emplois grâce au programme SERRE. L'entreprise en a notamment profité pour former des employés afin de les réassigner à de nouvelles tâches ou de leur donner de nouveaux mandats.

«Lorsqu'une entreprise est en pleine expansion, c'est difficile de mettre en place des programmes de formation, il faut garder toutes les ressources pour faire face à des échéances serrées», a déclaré Jean-Denis Roy, vice-président des ressources humaines chez CMC.

Le président-directeur général de l'Association québécoise de l'aérospatiale, Jacques Saada, s'est réjouit de l'augmentation du budget du programme SERRE.

«L'idée, c'est de profiter du ralentissement pour se positionner pour l'après, a-t-il déclaré à La Presse Affaires. Ce que je trouve pertinent, c'est qu'au lieu de baisser les bras devant une baisse de la cadence, on se prépare.»