Mardi midi au siège social de l'Industrielle Alliance, à Québec. Neuf Belges et Français sont attablés devant leur vol-au-vent au poulet qui sera suivi d'une bonne portion de tarte au sucre.

Objectif de ce dîner de groupe: aplanir les problèmes que ces nouveaux employés pourraient vivre en débarquant à Québec. Tout y passe: du difficile processus d'immigration aux reçus à conserver pour sa déclaration de revenus, en passant par la date à laquelle les pneus d'hiver deviennent obligatoires.

Ces employés, l'assureur de la Grande Allée les a recrutés lors de deux missions économiques en Europe qui visaient à combler ses besoins les plus pressants. Ils sont tous informaticiens, un groupe d'employés prisé par les entreprises de jeux vidéos de la région.

Rentable, cette opération charme européenne réalisée avec le Pôle Québec Chaudière-Appalaches? Oui, répond le vice-président aux ressources humaines, Jean-François Boulet. «Il faut que tu calcules ton coût d'envoyer quelqu'un là-bas, mais aussi celui de ne pas avoir quelqu'un (un informaticien) assis sur une chaise ici.»

Avec ses 2200 employés à Québec, l'Industrielle Alliance estime avoir une centaine de postes qu'elle pourrait combler à court terme, dont une cinquantaine plus stratégiques.

Réunis

Le cas de l'Industrielle n'est pas unique. Les 11 assureurs de la région prévoient créer quelque 3000 postes au cours de cinq prochaines années.

Leurs dirigeants se sont donc réunis pour mieux vendre leur industrie aux étudiants, pour changer la perception. «Les gens se disent que l'assurance, c'est drabe, c'est beige, c'est gris. C'est bien, il y a plusieurs synonymes», blague Gilles Juneau, directeur général du Centre de développement en assurances et services financiers, organisme mis sur pied par les 11 entreprises.

Un des problèmes communs à l'ensemble du groupe: le bilinguisme du personnel disponible. Les assureurs grandissant à l'extérieur du Québec, les questions sur l'infarctus du myocarde peuvent vite devenir complexes quand un employé de Québec doit y répondre dans l'autre langue officielle.

La collaboration des assureurs va jusqu'à créer conjointement des modules en ligne pour apprendre l'anglais. «Ça va être moins coûteux que si chacune des compagnies devait monter son programme individuel», explique M. Juneau.