Le géant de l'ingénierie et de la construction SNC-Lavalin (TSX:SNC) a épaté les investisseurs et les analystes financiers vendredi en annonçant une hausse de 13 pour cent de ses profits nets au troisième trimestre, malgré une chute de 16 pour cent de ses revenus.

Pour la période qui a pris fin le 30 septembre, le bénéfice net de l'entreprise montréalaise s'est élevé à 103,1 millions de dollars (68 cents par action), comparativement aux 91,3 millions (60 cents) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Les revenus se sont chiffrés à 1,42 milliard, alors qu'ils avaient atteint 1,69 milliard il y a un an. La baisse découle principalement de la diminution des activités dans les secteurs de l'énergie, des produits chimiques et du pétrole de même que des infrastructures et de l'environnement. Le chiffre d'affaires tiré du domaine mines et métallurgie est demeuré stable.

En excluant les investissements dans des concessions d'infrastructure, le bénéfice par action s'est élevé à 62 cents, alors que les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient en moyenne sur 57 cents.

Conséquemment, l'action de SNC-Lavalin a bondi de 4,6 pour cent vendredi pour clôturer à 47,35$, à la Bourse de Toronto.

Les bons résultats sont principalement attribuables au secteur de l'infrastructure et de l'environnement, dont la marge bénéficiaire a atteint 19 pour cent, l'un des taux les plus élevés jamais vus, a indiqué l'analyste Pierre Lacroix, de Valeurs mobilières Desjardins, dans une note.

Certains gros contrats ont connu moins d'imprévus qu'à l'habitude, ce qui a réduit leurs coûts, a expliqué la direction de l'entreprise au cours d'une téléconférence. Résultat: le secteur de l'infrastructure et de l'environnement a procuré pas moins de 45 pour cent du bénéfice d'exploitation de SNC-Lavalin au troisième trimestre.

Il s'agit toutefois d'une situation exceptionnelle qui ne durera pas, a prévenu Pierre Duhaime, président et chef de la direction de l'entreprise.

Même si ses revenus ont reculé, le secteur de l'énergie a enregistré un bénéfice d'exploitation de 21,8 millions, alors qu'il avait inscrit une perte de 5,5 millions l'an dernier. Par contre, la rentabilité des domaines des produits chimiques et du pétrole ainsi que des mines et métallurgie, a baissé.

Commandes en hausse

La valeur du carnet de commandes de SNC-Lavalin s'établissait à 10,2 milliards à la fin septembre, en hausse de trois pour cent par rapport à la fin juin.

«Nous croyons que les profits et le carnet de commandes soutiendront une croissance continue en 2010 et en 2011», a écrit M. Lacroix dans sa note, en précisant que SNC-Lavalin était bien placée pour obtenir d'importants contrats.

«Notre liste de projets potentiels à l'échelle nationale et internationale est prometteuse, ce qui est de bon augure pour 2010», a confirmé M. Duhaime.

La direction n'a toutefois pas voulu chiffrer ses attentes pour 2010 et 2011, se contentant de réitérer son objectif pour 2009, soit une progression du bénéfice par action se situant entre sept et 12 pour cent.

Pierre Duhaime a par ailleurs écarté un retrait de l'Algérie, où des terroristes s'en sont pris deux fois aux activités de SNC-Lavalin au cours des dernières années. Ces attentats ont tué 19 personnes en tout, dont sept il y a quelques semaines à peine.

SNC-Lavalin est présente en Algérie depuis plus de 40 ans.