Fini les discussions, il est temps d'en arriver à une conclusion et de passer à l'action. Montréal doit se positionner sur la scène mondiale en tant que cité de créativité et d'innovation, a affirmé hier le président et cofondateur de l'agence de marketing Sid Lee, Jean-François Bouchard, devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. L'auditoire a applaudi l'idée.

Comme Hollywood est la cité du cinéma et Milan, celle de la mode, Montréal serait la créative. «Quand les marchés internationaux pensent à nous, il faut qu'ils se fassent une image claire», dit M. Bouchard.

 

Jean-François Bouchard admet d'emblée que l'idée n'est pas nouvelle en soi. Au début de l'année, Gilbert Rozon présentait une vision semblable avec «Montréal, cité des créateurs».

M. Bouchard considère plutôt sa proposition comme un résumé de ce qui se discute à Montréal depuis plusieurs mois, une cristallisation de ce qu'il a entendu. Il mentionne l'importance de miser sur la multidisciplinarité de Montréal, de projeter la créativité à l'étranger et de faire de Montréal une terre d'accueil pour les talents.

«Ce qu'il propose rejoint ce qu'énormément de gens pensent, a commenté le président et chef de la direction de la Chambre de commerce, Michel Leblanc. Ça reflète ce qu'on est.»

Mais d'une idée générale à des actions concrètes, il y a parfois un large fossé. «Une fois que la direction sera bien déterminée, les actions se mettront en place, répond M. Bouchard au cours d'une entrevue avec La Presse Affaires. Notre positionnement agira comme une locomotive.»

Il cite en exemple la ville d'Amsterdam, dans laquelle Sid Lee est établie, qui s'est aussi positionnée en tant que ville créative. «Les groupes d'affaires, culturel et politique se sont mis ensemble pour attirer des organisations, grandes ou petites, reconnues pour leur créativité», dit-il. Les Pays-Bas ont aussi bâti des programmes d'encouragements fiscaux personnels pour attirer les talents.

Pour M. Bouchard, la créativité n'est donc pas l'apanage du monde culturel. «Il faut que les gens d'affaires s'engagent dans des projets créatifs, qu'ils appuient des PME innovantes. Il faut rembarquer dans des grands projets malgré les échecs du passé.»

Il parle du Bixi, un projet montréalais novateur qui suscite l'intérêt à l'étranger. «Il faudrait au moins 10 autres projets comme ça», a-t-il dit.

En pleine période électorale, difficile de ne pas causer politique municipale avec quelqu'un qui propose une vision de Montréal. «Je ne crois pas au mythe du maire sauveur, dit-il. Pour que le positionnement de Montréal se concrétise, il faut que les gens de tous les secteurs se mobilisent. L'administration municipale n'a pas à être la locomotive.»