Les dépenses du gouvernement du Québec ont connu une augmentation majeure l'an dernier, une hausse de 6,8% pour 2008-2009, principalement due à des dépenses non récurrentes s'est défendu hier le ministre des Finances, Raymond Bachand.

Québec fera le point sur l'état des finances publiques mardi prochain - la hausse de l'an dernier est importante surtout quand on se rappelle que le gouvernement ne prévoyait augmenter que de 4,2% ses dépenses lors du budget du printemps 2008.

Profitant du dépôt des comptes publics, M. Bachand a hier précisé que Québec avait dépensé près de 2 milliardsde plus que prévu l'an dernier - les trois quarts de cette somme sont affectés à des postes extraordinaires qui n'affectent pas les dépenses des années subséquentes.

Ainsi, Québec a dû procéder à la radiation de 542 millionspour des interventions financières afin de soutenir l'économie et rayer des comptes à recevoir de Revenu Québec.

Il en a coûté 95 millionspour l'harmonisation des conventions comptables entre les réseaux - éducation et santé - avec l'ensemble du gouvernement.

Finalement, Québec a dû inscrire l'an dernier au passif les 265 millionsnécessaires pour éponger le déficit de l'Université du Québec à Montréal, à la suite du fiasco de l'îlot Voyageur.

Selon le ministre Bachand, le gouvernement compte bien revenir à ses prévisions de dépenses pour l'année en cours. Une augmentation de 4,5% est prévue. Dès l'an prochain, Québec espère réussir un tour de force en ramenant subitement le paquebot des finances publiques à 3,2% de croissance de dépenses.

«Cela sera certainement difficile, quand vous regardez ce que coûte la santé, l'éducation et les transports», a reconnu le ministre Bachand. Il a refusé de commenter les informations voulant que le gouvernement propose tout simplement un gel salarial à ses 475 000 employés pour l'année prochaine, suivi de deux années de hausses limitées à 0,5%.

Selon le ministre Bachand, depuis six ans, la performance du Québec se compare très avantageusement à celle des autres provinces. Depuis 2003, seule la Colombie-Britannique a pu contenir davantage sa croissance de dépenses - 4,4% en moyenne comparativement à 4,9% pour le Québec. La moyenne canadienne pour cette période est une hausse de 7,3% des dépenses, elle est de 6,9% par année pour l'Ontario.

Les comptes publics indiquent aussi que, pour 2008-2009, l'année de la crise financière, les revenus tirés de l'impôt des sociétés ont décrû de 13%, alors qu'on prévoyait une hausse de 1,5% avant que les marchés ne s'écroulent.

Aussi, sur l'année civile, la croissance du produit intérieur brut (PIB) aura été de 1%, alors que les prévisions du budget étaient 1,5%.