Les Québécois seront fixés mardi prochain, le 27 octobre, sur l'ampleur du déficit attendu cette année.

Ils découvriront aussi par quel type de contorsions budgétaires et de compressions imposées aux ministères, le gouvernement prétendra respecter son objectif de ne pas dépasser le seuil de 3,2 pour cent d'augmentation des dépenses.

Le ministre des Finances, Raymond Bachand, fera alors le point sur l'état précaire des finances publiques, à l'occasion de sa «mise à jour financière et économique», à mi-chemin de l'année financière.

On saura donc à ce moment-là si la prévision formulée en mars dernier, lors de la présentation du budget 2009-2010, tient toujours la route.

Cela serait étonnant, compte tenu qu'au terme du premier trimestre de l'année financière (avril-juin 2009), le déficit avait déjà atteint 3 milliards $.

Or, en mars, le gouvernement Charest anticipait un déficit total de 3,9 milliards $ pour l'année 2009-2010 au complet.

Prélude à sa mise à jour de la semaine prochaine, le ministre Bachand a déposé mardi les comptes publics 2008-2009, après examen et approbation du Vérificateur général.

En conférence de presse, M. Bachand a indiqué que le grand défi de l'année qui vient pour le gouvernement sera de sabrer dans ses dépenses.

La mise à jour de la semaine prochaine sera donc aussi l'occasion pour le gouvernement Charest «de faire le point sur les moyens qu'on mettra en oeuvre pour s'assurer qu'on contrôle les dépenses», car le plafond annoncé (3,2 pour cent) demeure un objectif «ferme», a soutenu le ministre.

«C'est quelque chose de fondamental: il faut qu'on contrôle les dépenses de l'État du Québec», a-t-il dit, sans ouvrir son jeu, ni dévoiler quels secteurs ou quels ministères devraient se serrer la ceinture.

L'effort qui sera demandé aux administrateurs de l'État ne sera pas négligeable.

De 2003 à 2009, le gouvernement a vu ses dépenses croître en moyenne de 4,9 pour cent par an. L'an dernier, l'augmentation a atteint 6,8 pour cent.

Somme toute, on a appris mardi que l'an dernier (2008-2009), techniquement parlant, le Québec a enregistré un déficit de 1,2 milliard $, selon les comptes publics.

Mais Québec a utilisé sa «réserve de stabilisation», ce que le ministre Bachand a qualifié de «fonds de sacoche de Monique Jérôme-Forget», sa prédécesseure, et peut donc affirmer avoir atteint l'équilibre budgétaire, au sens de la loi.

Malgré cela, il reste un fait: l'an dernier, les dépenses ont été plus élevées que prévu et les revenus moins élevés que prévu.

Sur fond de récession, la tendance s'est confirmée en 2009.

Par exemple, durant le premier trimestre (avril-juin), les revenus autonomes - sans tenir compte des transferts fédéraux - ont totalisé 11,9 milliards $, en baisse de 275 millions $ par rapport à l'année précédente.

On a aussi observé une chute importante, de l'ordre de 13 pour cent, des revenus provenant des compagnies au chapitre de l'impôt.

Pendant ce temps, les dépenses de l'État ont augmenté de 941 millions $ entre avril et juin, par rapport à la même période de l'année précédente.

En mars dernier, Québec prévoyait au moins quatre ans de déficits, à hauteur de 11,6 milliards $, avant d'espérer un retour à l'équilibre budgétaire.