Après Londres, Paris pour Fasken Martineau, qui s'installe dans la ville lumière en s'unissant avec un cabinet-boutique renommé.

Près de deux ans après s'être implanté à Londres, Fasken Martineau récidive, cette fois dans la ville lumière : le cabinet d'avocats pancanadien annonce sa fusion avec Gravel, Leclerc & Associés, un bureau d'avocats d'affaires de Paris. « On discutait avec eux depuis février mais on vient tout juste d'obtenir le ok du Barreau de Paris », dit l'associé-directeur de Fasken pour le Québec, Claude Auger. Me Auger, de même David Corbett, le patron de Fasken à l'échelle nationale, se sont rendus plusieurs fois à Paris au cours des derniers mois pour négocier et finaliser la transaction.

Le nouveau bureau parisien de Fasken compte 11 avocats, dont huit associés. Il s'agit des sept juristes de Gravel, Leclerc & Associés, auxquels viennent de s'ajouter quatre nouveaux avocats ayant exercé précédemment pour le cabinet d'avocats Dewey & LeBoeuf.

Serge Gravel, associé fondateur de Gravel, Leclerc & Associés, devient le nouvel associé directeur régional en France de Fasken Martineau. Me Gravel est un Québécois établi depuis plusieurs années en France.

« Cette fusion représente une occasion idéale pour prendre le virage international, indique Me Gravel.  De plus, les liens entre le Canada, la France et tous les autres pays de l'Union européenne se resserrent en raison des négociations en vue d'un accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne et des investissements permanents entre le Canada et la France. »

L'équipe parisienne de Fasken offrira des services juridiques dans les secteurs des opérations transfrontalières, des fusions et acquisitions, de la réglementation de l'Union européenne, de l'arbitrage international et du règlement de contentieux en droit des affaires.

Pour Fasken, cette fusion s'inscrit dans la stratégie de se développer à l'international. Plusieurs autres cabinets canadiens sont présents en Europe, notamment Ogilvy Renault, Stikeman Elliott et McCarthy Tétrault, à Londres, de même que Davies Ward et tout récemment Heenan Blaikie, qui comptent sur des cabinets affiliés à Paris. Mais avec deux bureaux à Paris et à Londres, Fasken devient le cabinet d'avocats d'affaires canadien le plus présent dans les pays de l'Union européenne.

En s'associant avec Gravel Leclerc, Fasken s'unit avec un petit cabinet néanmoins réputé dans l'Hexagone. Le bureau se classe en effet parmi les 50 meilleurs cabinets spécialisés en droit des affaires en France (il occupe le 31e rang des 150 meilleurs cabinets d'avocats d'affaires en France selon le magazine Décideurs Stratégie Finance Droit).

Surtout, Fasken s'approprie presque instantanément un portefeuille de clients prestigieux faisant déjà des affaires en Europe. Car bien que modeste en taille, Gravel Leclerc était habitué à gérer des transactions transfrontalières et de litige pour plusieurs grands noms du Québec et du Canada, qui passaient par ce cabinet pour faire des affaires en France : Bombardier, La Caisse de dépôt, Loto-Québec, Quebecor, etc.

 « Notre expansion à Paris est certes audacieuse, mais nous répondons à une demande du marché et de nos clients que nous souhaitons accompagner dans leurs projets d'implantation et de développement, affirme Raymond Chrétien, conseiller stratégique de Fasken Martineau et ancien ambassadeur du Canada en France et aux États-Unis. Paris est l'une des plus importantes villes du monde pour l'arbitrage et les opérations commerciales à l'échelle internationale et elle représente une passerelle commerciale vers les pays francophones d'Afrique. »

Cette association permettra en effet à Fasken d'accentuer sa présence en Afrique. Le cabinet compte déjà depuis six ans un bureau à Johannesburg, en Afrique du Sud, et a développé une expertise de classe mondiale en droit minier. Mais l'arrivée des quatre avocats en provenance Dewey & LeBoeuf vont lui permettre de prendre pied en Afrique francophone,  notamment en développement et financement de projets, ainsi que dans les secteurs des ressources naturelles comme les mines et l'énergie.

De plus en plus de clients ont un intérêt pour l'Afrique et ses ressources, mentionne Claude Auger, et beaucoup de transactions se font présentement dans à peu près tous les pays africains. Et avec la mondialisation, les grands cabinets canadiens attirent davantage de  clients internationaux que par le passé et doivent donc être capables de les desservir sur plusieurs juridictions.