Les gens d'affaires nomades ont un nouveau lieu où se poser à Montréal: le «Ôb». Sis en plein coeur du Plateau, ce lounge d'affaires s'adresse autant aux travailleurs autonomes qui fuient la procrastination qu'aux professionnels de passage dans la métropole.

La première chose qui distingue le Ôb, c'est son design épuré. Plancher de béton, plafond de bois, larges fenêtres, puits de lumière: tout est là pour créer un environnement de travail inspirant. «Je pense que travailler dans un bel endroit stimule la créativité», explique la jeune designer Ariane Brossard, qui est aussi propriétaire des lieux.

Particularité: les professionnels peuvent créer eux-mêmes leur espace au moyen de panneaux amovibles. «Par définition, le travailleur autonome aime moduler son propre horaire. Il est donc normal qu'il veuille faire de même avec son lieu de travail», souligne la designer.

Les larges panneaux noirs ou blancs permettent de créer un espace tantôt ouvert, tantôt fermé, au gré des besoins. Les cloisons, trouées comme des gruyères, mélangent habilement l'aspect privé et public. «Je voulais que la personne se sente dans son cocon tout en ayant un rapport avec les gens autour, explique Ariane Brossard. Parce que, souvent, le travailleur autonome veut retrouver la même intimité que chez lui, mais il veut aussi voir des gens.»

Ouvert depuis le printemps dernier, le Ôb est niché à l'intersection des rues Rachel et Saint-Denis, au-dessus du bar L'Barouf, qui a été la proie des flammes il y a deux ans. Les locaux de 2000 pieds carrés sont donc flambant neufs.

Les professionnels peuvent s'approprier à leur guise la trentaine de postes de travail disponibles. Fauteuils et petites tables, tabourets et tables hautes, loggias entourées de murs de bois: le choix est vaste. Une salle de conférence vitrée du plafond au plancher trône au centre de la salle.

Pour tester le concept, cet article a d'ailleurs été écrit dans les locaux du Ôb, un lundi après-midi tranquille. Verdict: confortablement installée devant une grande fenêtre surplombant la rue Saint-Denis, travailler s'est avéré une expérience plutôt... agréable. Et les prétextes à la procrastination se sont faits beaucoup plus rares qu'à la maison!

Une image de marque

Ariane Brossard souhaite créer sa propre image de marque pour se distinguer des autres projets semblables. Outre les services de base - internet haute vitesse, télécopieur, photocopieur et imprimante -, le Ôb offre un comptoir santé où l'on trouve machine à expresso, thé, jus et collations. La propriétaire a aussi conclu un partenariat avec l'hôtel Opus, au centre-ville, et travaille sur une alliance avec le spa Bath Room, son voisin rue Saint-Denis. «C'est vraiment ça, le Ôb, un pied-à-terre où on trouve tous les services d'appoint, un peu comme dans un salon aéroportuaire», note Ariane Brossard. Le terme «Ôb» est d'ailleurs dérivé du mot anglais «hub», utilisé en aviation pour désigner une plateforme de correspondance aérienne.

Pour la designer de 30 ans, le Ôb est le fruit d'une longue gestation qui a commencé à l'université. Dès le début de ses études en design d'intérieur, elle s'est interrogée sur les environnements de travail. Ce sujet est devenu son projet de fin d'études et, quelques années avoir obtenu son diplôme, elle a accouché du Ôb.

L'été a été plutôt tranquille, mais la propriétaire compte sur l'arrivée de l'automne pour relancer les affaires. Et elle n'a pas l'intention de s'arrêter là. Son but ultime est d'ouvrir d'autres succursales, non seulement à proximité de Montréal, mais aussi à Toronto et peut-être même à New York. «Il faut penser loin pour arriver là où on veut arriver!» lance-t-elle. Alors, pourquoi pas?

Pour plus d'information: https://www.obkool.com/