Vincent Lacroix sera admissible à la libération conditionnelle totale le 27 septembre prochain, a tranché la Commission nationale des libérations conditionnelles.

Dans sa décision rendue jeudi, la commission impose toutefois des conditions à cette libération. Elle reconduit ainsi l'essentiel des conditions auxquelles était déjà soumis l'ancien dirigeant de Norbourg depuis qu'il avait été transféré en maison de transition, se trouvant ainsi en semi-liberté. Ainsi, il lui sera interdit d'occuper un emploi dans le domaine de la finance et d'occuper un emploi le plaçant en situation d'autorité. Il devra aussi fournir des preuves de ses revenus et dépenses. Il lui sera aussi interdit de communiquer directement ou indirectement avec des coaccusés ou complices.

Finalement, la commission ajoute l'obligation de participer à des activités de bénévolat en milieu défavorisé, à raison de quatre heures par semaine, et ce, pour une durée de 12 mois, qui pourra être prolongée.

Elle précise qu'il n'a fait que quelques semaines de travaux communautaires jusqu'ici.

«Un travail reste à faire au niveau de l'empathie envers les victimes dans le cadre de vos délits et au niveau de votre appréciation émotive face à la gravité objective de vos infractions», écrit la commission dans sa décision.

«Vous devrez vous redéfinir dans votre idéal de réussite et être en mesure de prendre la responsabilité entière des gestes posés, ce qui constitue en soi un défi de taille», écrit-elle pour justifier cette condition de faire du bénévolat en milieu défavorisé.

Cette mesure d'une durée de 12 mois pourra d'ailleurs être prolongée «compte tenu des progrès réalisés». La commision désire obtenir un rapport sur ses progrès un mois avant l'échéance de cette mesure.

À la tête de Norbourg, M. Lacroix s'est approprié illégalement une centaine de millions de dollars provenant de fonds appartenant à des investisseurs. Environ 9200 investisseurs ont ainsi été floués. Il lui a aussi été reproché d'avoir fourni de faux états financiers à l'Autorité des marchés financiers.

De façon générale, la commission se dit «convaincue qu'il n'existe aucun motif raisonnable de croire que si vous étiez remis en liberté, vous commettrez une infraction accompagnée de violence avant l'expiration de votre peine».

Dans sa décision, la commission souligne aussi que M. Lacroix a indiqué vouloir entreprendre éventuellement des études en droit ou en traduction, tout en occupant un emploi à temps partiel, vraisemblablement comme journalier.

La commission mentionne que M. Lacroix ira demeurer avec une presonne dont le nom a été masqué, conformément aux règles qui prévalent en la matière.

Cette décision a trait aux infractions pour lesquelles il a été reconnu coupable en vertu de la Loi sur les valeurs mobilières.

Il avait d'abord été condamné à une peine d'emprisonnement de 11 ans, 11 mois et 30 jours, le 28 janvier 2008.

Il en avait appelé de cette sentence. La peine a été réduite par la Cour supérieure en juillet 2008. Finalement, à son tour, la Cour d'appel a réduit cette peine à quatre ans, 11 mois et 30 jours, le 21 août dernier.

Cette décision a eu pour effet de devancer sa date d'admissibilité à la libération conditionnelle totale.

M. Lacroix bénéficie d'une semi-liberté depuis le 29 juin. À sa sortie, il a été orienté vers le Centre de détention Rivière-des-Prairies. Par la suite, le tribunal lui a octroyé un cautionnement, moyennant plusieurs conditions, et il a été libéré de Rivière-des-Prairies le 21 juillet.

Selon le rapport sur son comportement en maison de transition, il se comporte bien, respecte toutes les règles de la maison, ainsi que ses conditions. Il collabore bien avec les intervenants et s'exprime avec respect.