Une coalition vient de voir le jour pour promouvoir l'utilisation du bois dans la construction afin de lutter contre les changements climatiques... et nous faire perdre quelques préjugés sur le bois.

La Coalition Bois Québec veut promouvoir le recours au bois dans la construction non résidentielle, industrielle, institutionnelle et commerciale, et ce, dans une optique écologique.

«La question des changements climatiques prend de plus en plus de place, a dit mardi Steven Guilbeault, coordonnateur général adjoint d'Equiterre, membre de la coalition. C'est un défi immense. C'est, selon les Nations unies, le plus grand défi auquel l'humanité fait face. Pour relever ce défi-là, il va falloir faire preuve de beaucoup d'innovation. Il va falloir surtout apprendre à ne plus gaspiller. Alors pourquoi, pour construire un édifice, devrions-nous émettre quatre fois plus de gaz à effet de serre si on utilise du ciment, ou huit fois plus de gaz à effet de serre si on utilise de l'acier, alors qu'on peut le faire en utilisant le bois, pour une fraction des émissions de gaz à effet de serre?»

Dans les secteurs non-résidentiel, commercial, institutionnel et industriel, «actuellement, à peine 15% de ces constructions sont faites en bois, alors qu'on estime que sans trop d'efforts, on pourrait facilement en construire 80%», a plaidé de son côté Robert Beauregard, président de la Coalition Bois.

Construire en bois n'est pas nécessairement plus coûteux, soutiennent les membres de la coalition, qui proviennent notamment des milieux de l'industrie, des universités, des municipalités, des groupes écologistes et des syndicats.

Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, même en cas d'incendie, une structure en bois est sécuritaire, affirme la coalition.

Et l'on peut même recourir au bois pour construire de vastes structures comme des centres sportifs en planifiant la construction d'arches pour le toit. C'est d'ailleurs dans une structure de ce type que la conférence de presse pour lancer la coalition a eu lieu, mardi matin, au Collège Marie-Victorin, dans le nord-est de Montréal.

Le centre sportif de cette institution est l'une des nombreuses «nouvelles» constructions à structure de bois, tout comme l'édifice du Fondaction CSN à Québec, qui compte même six étages. Il s'agirait, avec ses six étages, d'«une première en Amérique du Nord», aux dires de la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, également membre de la coalition.

La coalition a pour argument central que le recours au bois contribue à la lutte contre les changements climatiques, parce que les arbres enlèvent du CO2 dans l'atmosphère et l'«emprisonne» dans le bois. De plus, le bois est réutilisable et recyclable.

La coalition soumet un autre argument en faveur de l'utilisation du bois dans la construction: sauvegarder des emplois dans une industrie qui traverse la pire crise de son histoire.

La CSN et la FTQ, qui représentent des milliers de ces travailleurs de la forêt et des scieries, sont d'ailleurs membres de cette coalition, qui réunit des acteurs d'horizons divers comme Rona, l'Ordre des architectes, le constructeur Pomerleau, Equiterre, Nature Québec, la Fédération québécoise des municipalités, la Société immobilière du Québec ainsi que l'Université Laval, entre autres.