Les témoignages troublants de victimes abondent dans l'affaire du faux conseiller financier Earl Jones, soupçonné d'une fraude de 75 millionsparmi 150 particuliers et familles de la banlieue ouest de Montréal.

Mais hier, après une autre assemblée de ces victimes avec les enquêteurs comptables, c'est le frère aîné du fraudeur présumé, Bevan Jones, 70 ans, qui a eu les propos les plus virulents à son égard. «Earl n'est plus mon frère. Et notre famille ne veut plus rien savoir de lui. Je souhaite qu'il se retrouve en prison pour très longtemps», a-t-il déclaré devant les journalistes après l'assemblée qui avait lieu dans un hôtel de Pointe-Claire.

Peu avant, Bevan Jones s'était mis à sangloter lors d'une accolade avec un ami, à l'entrée de la salle d'assemblée.

Devant les journalistes, il a rappelé que sa famille immédiate et lui étaient parmi les victimes de la fraude reprochée à son frère cadet. «Je lui avais confié personnellement tout mon avoir d'un peu plus d'un million, qui provenait surtout de la vente de mon entreprise d'imprimerie, il y a quelques années. De plus, ma fille et son conjoint venaient de lui confier 500 000$ quelques semaines avant son arrestation», a expliqué Bevan Jones, sur un ton très nerveux.

«Comme les autres victimes d'Earl, nous voulons savoir où est notre argent. Pour l'instant, nous sommes satisfaits du travail des enquêteurs. Mais nous espérons que ça aboutira à des peines plus sévères que dans le cas de (Vincent) Lacroix, une vraie farce.»