En raison de l'impact de la récession sur les revenus de l'État, l'agence de notation de crédit Standard & Poor's a récemment fait passer de «positives» à «stables» les perspectives rattachées à la cote de crédit du gouvernement du Québec, qui reste tout de même à A+.

La révision à la baisse s'explique par la faible croissance des revenus et les déficits d'exploitation prévus au cours des prochaines années, a indiqué l'analyste Stephen Ogilvie dans une note publiée la semaine dernière.

Selon lui, la récession pourrait même faire reculer les recettes provenant de la taxe de vente et de l'impôt au cours du présent exercice, qui se terminera le 31 mars prochain. C'est sans compter que les changements apportés par Ottawa au régime de péréquation risquent de réduire les sommes versées au Québec à compter de l'exercice 2010-11.

La firme new-yorkaise a néanmoins souligné que les réserves budgétaires accumulées depuis 2006-07 allaient aider Québec à amortir le choc.

Standard & Poor's attribue donc des perspectives «stables» à Québec, s'attendant à ce que la croissance des revenus et les résultats financiers du gouvernement reviennent aux niveaux des dernières années, alors que l'État dégageait de modestes excédents budgétaires.

L'agence n'exclut pas que le produit intérieur brut de la province recule en 2009, mais elle entrevoit le retour à la croissance dès 2010. Pour ce qui est de l'augmentation du fardeau de la dette publique, elle devrait cesser dès 2011, prévoit Standard & Poor's.

La firme a indiqué qu'elle pourrait ramener à «positives» les perspectives du gouvernement, voire augmenter sa cote, si Québec réussit à revenir à l'ère des surplus, à réduire le fardeau de sa dette et à maintenir ses contributions au Fonds des générations, destiné au remboursement de la dette. Dans le cas inverse, Standard & Poor's pourrait procéder à une décote.

À la fin août, Moody's maintenait à Aa2 la cote de crédit du Québec, disant croire au plan du gouvernement prévoyant un retour à l'équilibre budgétaire dès 2013-14.

Dans le budget présenté en mars, Québec pronostique un déficit de 3,9 milliards en 2009-10, de 3,8 milliards en 2010-11, de 2,6 milliards en 2011-12 et de 1,3 milliard en 2012-13.