L'Autorité des marchés financiers enquête sur le cas d'un conseiller financier sans permis qui a apparemment détroussé les économies de ses investisseurs, parmi lesquels on compte des parents et amis de longue date.

Melody Pierson affirme que son petit cousin, Hershey Rosen, a dilapidé 400 000 $ de la fortune de sa famille, qui se retrouve au bord de la faillite.

«Je l'ai toujours appelé Oncle Hershey, a-t-elle dit de son domicile en banlieue de Montréal. Il a joué un rôle important dans ma vie et je lui faisais confiance comme un oncle, un père même.».

M. Rosen n'a pas retourné les appels de la Presse Canadienne logés vendredi.

Les allégations de Mme Pierson n'ont pas été prouvées en cour et aucune accusation n'a été portée.

Anie Lemieux, de la police de Montréal, a cependant confirmé que l'affaire est entre les mains de l'escouade des fraudes.

Mme Pierson a encore dit que son petit cousin lui avait promis un retour sur son investissement d'au moins 24 pour cent par année.

Elle dit avoir bien collecté ses intérêts au cours des premiers mois mais que les chèques ont commencé à être refusés et ont finalement cessé.

Après plusieurs demandes pour être remboursée, Melody Pierson a fini par comprendre que sa famille avait été roulée.

Elle et son mari n'ont plus d'argent pour engager un avocat et c'est pour cette raison, dit-elle, qu'elle a choisi de porter sa cause devant les médias.

Sylvain Théberge, de l'Autorité des marchés financiers, a fait savoir que le bureau de Rosen a été visité jeudi, afin d'y trouver des «éléments pertinents», après avoir reçu des plaintes à son sujet il y a quelques semaines.

Mais il n'y a toujours pas d'accusations de portées, a-t-il spécifié.

«Il y a cependant des éléments suffisamment troubles pour nous presser à ouvrir une enquête, a-t-il ajouté. Notre objectif est de retrouver l'argent.»

Théberge demande aussi aux clients de M. Rosen d'entrer en contact avec l'AMF.

Déjà, Marilyn Marcus, une amie depuis 35 ans, a accusé le financier de lui avoir volé 25 000 $, soit toute sa fortune.

La femme de 74 ans a expliqué ne pas avoir alerté immédiatement les autorités parce qu'elle ne savait pas quoi faire.

Le mois dernier, un autre conseiller financier sans permis, Earl Jones, a été accusé de fraude touchant au moins 100 investisseurs pour une somme pouvant aller jusqu'à 50 millions $.

Entre-temps, Mme Pierson a elle aussi appris sa leçon: Si quelque chose semble trop beau pour être vrai, dit-elle, c'est trop beau pour être vrai.»