Avec leurs 470 808 travailleurs, les réseaux de la santé et de l'éducation n'ont jamais employé autant de personnel. Et les dernières années ont été fastes en matière d'embauche.

Pour illustrer la rapidité à laquelle les embauches se sont faites depuis 2003, l'économiste Luc Godbout de l'Université de Sherbrooke a cette image: en 2003, il y avait un employé des réseaux de la santé et de l'éducation par 23 Québécois. Pendant les cinq dernières années, on a ajouté un salarié chaque fois que 13 Québécois venaient au monde.

«Le rythme, d'après moi, n'est que temporaire », souligne M. Godbout, également chercheur à la Chaire de recherche en fiscalité et finances publiques, après que nous lui ayons montré les chiffres du Conseil du Trésor.

En fait, si on emprunte le vocable du Trésor et compte les effectifs en «Équivalent temps complet», le nombre d'employés dans les deux réseaux (qui inclut les cégeps, mais non les universités) est en hausse de 15 475 ou 4,7% pendant les cinq dernières années et atteint 345 270. Trois sur cinq travaillaient dans le réseau de la santé.

M. Godbout souligne qu'un nouvel emploi sur cinq dans les réseaux était un poste d'infirmière. «Il y a eu un effort pour améliorer les réseaux (de la santé et de l'éducation), dit-il, si on considère que l'ajout d'employés est un indicateur... et il en est un d'après moi.»

Ces seuls emplois supplémentaires ont coûté à l'État québécois 750 millions en salaires en 2007-2008, alors que la masse salariale des deux réseaux frôlaient les 17 milliards. «Pour les finances publiques, c'est un choix de société», souligne encore M. Godbout.