Le Groupe Cosmos, qui propose d'acquérir Cossette (t.KOS) en versant 67,3 millions $ pour les actions qu'il ne détient pas déjà, lance un ultimatum à l'agence de communications, menaçant même de réduire le prix offert, voire d'abandonner le projet de transaction.

Cosmos, dirigé par François Duffar, ex-président de Cossette, et Georges Morin, ancien vice-président au développement des affaires de la firme, presse l'agence de lui donner accès à ses livres au plus tard le 17 août.Le groupe, dont font aussi partie Jean Monty, président de la firme d'investissement Libermont et ancien grand patron de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]], le Français Daniel Bernard, président de Provestis et président du conseil du quincaillier européen Kingfisher, de même qu'un fonds international de capital-investissement privé, assure dans une lettre envoyée jeudi à Cossette qu'il est toujours intéressé à verser 4,95 $ par action de Cossette «en dépit des mauvais résultats financiers et d'exploitation des derniers trimestres et de la réaction indolente de l'équipe de direction».

Par contre, si Cossette refuse d'ouvrir ses livres, «nous réévaluerons à la fois notre prix ainsi que notre intérêt à l'endroit de la transaction», prévient Cosmos.

Les dirigeants du groupe se disent «de plus en plus inquiets par l'absence de sentiment d'urgence et d'avancement (face à leur proposition)». Selon eux, Cossette n'aurait pas répondu par écrit à leur offre.

L'agence de communications soutient que Cosmos n'a pas déposé d'offre d'achat en bonne et due forme.

Vendredi après-midi, Cossette a indiqué avoir écrit à Cosmos pour lui rappeler qu'elle avait mis sur pied un comité spécial de son conseil d'administration pour examiner la proposition de rachat «avec diligence» et analyser «toutes les options stratégiques» de l'entreprise.

«Lorsque le processus sera terminé, le conseil et le comité spécial seront en mesure de répondre formellement à la proposition et à la demande de vérification diligente», a déclaré Cossette dans un communiqué.

Plus tôt cette semaine, Cossette a mis en place un régime de droits des actionnaires qui empêche Cosmos ou tout autre actionnaire de prendre le contrôle de l'entreprise de manière graduelle. Cosmos et ses partenaires détiennent actuellement environ 30 pour cent des actions de Cossette.

En Bourse, les investisseurs n'ont pas semblé craindre un retrait de la proposition de Cosmos, puisque l'action de Cossette a clôturé vendredi à 5,15 $, un cours inchangé par rapport à celui de la veille.

Mardi, Cossette a annoncé qu'elle avait enregistré à son troisième trimestre une perte nette de 18,4 millions $ (1,16 $ par action) sur des revenus de 52,1 millions $, en baisse de 22,5 pour cent.